©Mars distribution
L’histoire du vol de la compagnie United Airlines, numéro 93, détourné par des pirates de l’air, et destiné à s’écraser sur la maison blanche, en ce 11 septembre 2001...
Paul Greengrass réalisateur de Bloody Sunday, Ours d’or à Berlin et de La mort dans la peau, démontre une nouvelle fois avec Vol 93, son aptitude à mettre le spectateur au cœur de l’action, la plus intime ou infime soit elle. Avec ce sujet, forcément brûlant, puisque ces évènements se sont produits il y a à peine 5 ans, il nous plonge au cœur d’un drame humain que personne, à moins d’avoir vécu en ermite, ne peut aujourd’hui ignorer. Et malgré un dénouement connu, il nous tient en haleine, en se tenant à légère distance, en observateur de faits et non en juge.
Caméra à l’épaule, à l’aide de nombreux gros plans peu stables, il fait exister quelques uns des passagers de ce vol hors du commun, leur donne une sensibilité et retranscrit leur fébrilité grandissante, au fur et à mesure de leur prise de conscience d‘une situation sans issue. Et le spectateur, lui aussi pris au piège de cet espace clos que constitue l’appareil, sent la tension monter. D’autant plus que lui, est conscient des évènements et extérieurs, et s’exaspère de l’apparente inaction des décideurs extérieurs.
Bien sûr les peintures de chacun des centres de contrôle aériens, empreints au doute, comme la vision de l’incapacité à réagir de l’armée, qui viennent donner quelques semblants de respirations au récit, démontrent l’inaptitude d’un système, sensé donner l’alerte et permettre la réaction, mais montrent aussi, à sa décharge, toute sa complexité. Ainsi, le choix du temps réel pour le récit, permet de relativiser l’inaction par l’ampleur de l’effet de surprise et de l’incrédulité générale, dont chacun pourra aisément se remémorer le ressenti. Quelques mois avant le très attendu World Trade Center d’Oliver Stone, Vol 93 fait preuve d’un apparent réalisme effroyable.
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