affiche film

© Gaumont Distribution

VIVE LA FRANCE


un film de Michaël Youn

avec : Michaël Youn, José Garcia, Isabelle Funaro, Ary Abittan, Vincent Moscato, Franck Gastambide, Jérôme Commandeur…

Muzafar et Feruz sont deux bergers un peu simples d’esprit originaires du Taboulistan, tout petit pays d’Asie inconnu du reste du monde, celui-ci s’étant fait voler la recette du taboulé par le Liban. Pour faire naître son pays sur la scène internationale, le fils du dictateur se lance dans le terrorisme publicitaire et confie à nos deux ingénus la mission de détruire la Tour Eiffel. Mais une fois en France, leur tâche va s’avérer bien plus délicate que prévue, l’Occident qu’on leur avait conté étant bien loin de la réalité. Les deux compères vont alors devoir affronter nombre d’obstacles avant de pouvoir arriver à Paris...


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Photo film

Un Sacha Baron Cohen du pauvre !

Après le déjanté « Fatal », Michael Youn repasse derrière la caméra avec « Vive la France ». Cette fois-ci, oubliées les bagues en or et les paillettes, finis les baggys, les blousons en fourrure et le rap, l’hurluberlu nous offre un tout nouveau personnage : un berger issu du Taboulistan, région méconnue du reste du monde, qui doit s’improviser terroriste pour faire connaître sa contrée, épaulé par son fidèle demi-frère, interprété par José Garcia. Naïfs et légèrement stupides, les deux acolytes à l’accent improbable vont alors devoir affronter la France et ses occupants avant de pouvoir parvenir à atteindre leur but : faire exploser la Tour Eiffel. Et alors qu’on leur avait décrit un Occident fantasmé, les deux rustres vont être surpris de l’accueil, ceux-ci risquant bien plus leur vie que les Français qu’ils étaient venus terroriser – une sorte d’arroseur arrosé.

Le duo d’acteurs s’en donne alors à cœur joie, multipliant les gags et les calembours. Mais le problème, c’est que leur humour est resté en Asie. En effet, aucune blague ne trouve vraiment de résonnance, les sourires se font bien rares par rapport à la durée du long-métrage. Michael Youn, également scénariste, a surestimé ses compétences face à un sujet aussi sensible. En effet, lorsqu’on décide de jouer avec les clichés régionaux, cela nécessite une maîtrise absolue du sujet pour ne pas tomber dans l’accumulation stupide de stéréotypes, qui s'avèrent aussi ennuyeux qu’ils rendent le récit pénible. Mais si en plus, on y ajoute, en arrière-plan, la question du terrorisme, les effets cocasses souhaités se doivent d’être amenés intelligemment, d’autant plus en raison de l’actualité. Or si les propos du long-métrage ne devraient pas heurter la sensibilité des spectateurs, leur bêtise finit par agacer.

Si la complicité incontestable entre les deux comédiens sauve le métrage de la catastrophe, le projet n’en demeure pas moins, pour autant, complètement raté. Ainsi, la déclaration d’amour à la France reste lettre morte, la lourdeur du scénario empêchant la transmission d’un quelconque message. Les saynètes successives ne cessent d’enterrer le film dans les profondeurs abyssales du pathétique. Et ne parlons même pas de la prestation d’Isabelle Funaro qui doit certainement sa place plus par ses liens avec Michael Youn que par son talent. Seuls deux ou trois running gags pourront finir par amuser, telle l’arrivée de Franck Gastambide, kaïra reconvertie ici en trafiquant d’armes, permettant également de dynamiser l’ensemble le temps de quelques secondes. Insuffisant, même pour faire une bande-annonce !

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