© Les films du fleuve
Nicola a des problèmes de boisson. À chaque jour qui passe, une nouvelle résolution : celle d’arrêter de boire pour mieux s’occuper du fils d’une amie, dont il est peut-être le père. Mais sa bonne volonté est mise à mal par son entourage, une bande de désuvrés qui le conduit systématiquement à replonger. La belle et frêle Sofia, qui semble l’éviter tout en s’intéressant à lui, sera-t-elle son remède ?
Une prostituée aimante, une vieille amie rancunière, un barman empathique, un garagiste, un flic… Avec cette galerie de personnages très terre-à-terre digne d’un Klapisch des années 1990, Ascanio Celestini livre un film chorale haut en couleurs, certes un peu bordélique mais charmant, qui n’a pas grand chose à raconter si ce n’est le quotidien d’une poignée de mal-aimés. Avec au centre un personnage tragico-comique attachant, sorte de Bruno Podalydès à l’italienne, incarné avec beaucoup de justesse par le cinéaste lui-même.
Au travers des diverses péripéties qui égrènent la vie de cette communauté farfelue, sorte de grande famille de bras cassés, on s’émeut de la souffrance contenue du protagoniste et de son envie de bien faire. Le personnage est d’autant plus intéressant qu’il affiche une spiritualité et un charisme indéniables, socialement acceptables, alors que sa maladie ne l’est pas. Pour parfaire le portrait, son intérêt pour ce garçon peu gracieux, symbole d’une possible rédemption, et les attentions qu’il lui porte sont touchants.
Mais un bon personnage et une série de situations bien senties ne suffisent pas à faire un bon film choral. Bien que chaque histoire, qu’elle soit centrale ou satellitaire, soit digne d’intérêt, et chaque personnage plutôt amusant, les éléments restent en surface, plombés par une mise en scène sans rythme ni inspiration. Le personnage de Sofia, incarné par Alba Rohrwacher, seule vraie star du film et actrice qui tire généralement son épingle du jeu, est par ailleurs d’une platitude absolue, ce qui n’arrange rien. À la curiosité et l’amusement éprouvés au début succèdent donc l’ennui et l’agacement. C’est dommage, car l’on tenait là un ton doux-amer vraiment intéressant.
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