Retour sur les premières années de règne de la Reine qui a gouverné pendant 63 ans l'Angleterre, et qui l'a élevée au rang d'empire, malgré les tensions sociales et la sévérité de son régime. « Victoria » nous plonge aux temps de la fraîcheur des 18 ans de la souveraine, dans les difficultés auxquelles elle a dû faire face lors de son accession au trône et de son histoire d'amour légendaire avec celui qui deviendra son époux, le prince Albert...
Il est très clairement annoncé que « Victoria » n'est pas un film historique souhaitant mettre en lumière une période de l'Histoire, mais simplement le parcours d'une jeune femme, à qui l'on a demandé beaucoup, très tôt. Victoria évolue donc dans un monde qui ne souhaite pas la voir accéder à ses fonctions de souveraine, et trouvera en 3 hommes un appui non négligeable : le roi Guillaume, Lord Melbourne, et son futur époux, Albert.
Après le succès du portrait de la reine Elizabeth, magistralement interprétée par Cate Blanchett, en 1998 puis en 2007, l'arrivée du portrait de la reine Victoria a un léger goût de déjà-vu. L'accession au trône, les questionnements sur son inexpérience, ses amourettes, son caractère rebelle... tout cela est repris, et finalement semble assez commun pour toute nouvelle tête couronnée de jeune âge.
Tandis que Rupert Friend, grand habitué des films d'époque (« Rochester », « Chéri », « Orgueil et préjugés »), semble à son aise dans son rôle de mari aimant et transi, Emilie Blunt ne convainc pas dans le rôle de la jeune fille frêle et un peu rebelle. Du haut de ses 27 ans, on a du mal à croire à sa naïveté, ni à sa « fraîcheur ». Elle serait beaucoup plus crédible dans le rôle de la Victoria que l'on connaît, austère et rigide, menant son pays d'une main de fer.
Malgré les décors magnifiques de Buckingham Palace, les toilettes de ces dames, et les quelques plans magnifiques que nous devons à Martin Scorcese, « Victoria » ne nous éblouit pas. Rien de son parcours ne semble réellement insurmontable, même ses affrontements avec ses ennemis, et donc rien ne la pousse à faire acte de bravoure. Son histoire d'amour n'est pas si difficile non plus à assumer (elle épouse le neveu de la famille royale belge, et non un roturier). Et on se demande donc pourquoi mettre autant en avant ce monarque, qui nous semble un peu plat. A moins qu'il ne s'agisse de préparer une suite, qui nous montrerait l'étendue de son empire depuis l'Angleterre jusqu'aux Indes...
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais