affiche film

VICTIM

(Muk lau hung gwong)


un film de Ringo Lam

avec : Tony Leung Ka-Fai, Lau Ching Wan, Amy Kwok…

Manson Ma, un ancien informaticien, a été kidnappé puis relâché par ses kidnappeurs, qui l'ont laissé inanimé dans un hôtel prétendu hanté. Amy, la petite amie de Manson, trouve que son comportement a changé. L'inspecteur Pit hésite quand au pourquoi de cette affaire. Manson est-il hanté par les esprits de l'hôtel, ou la vérité se trouve-t-elle ailleurs ?


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Les âmes noires

Sortie en DVD le 20 avril 2005

"Victim", troisième volet d'une trilogie de l'étrange entamée avec les inédits "Full Alert" et "The Suspect", est peut-être le meilleur film du réalisateur Ringo Lam, cinéaste majeur de l'ex-colonie britannique à qui l'on doit notamment les célèbres "City on Fire" (influence majeure du "Reservoir Dogs" de Tarantino), "Risque Maximum" ou "Replicant" (ces deux derniers étant parmi les meilleurs rôles de Van Damme). Démarrant à la manière d'un énième film de fantôme asiatique, cadrages, lumières et atmosphère inclus, ce récit d'un homme banal victime de ses mauvais choix se révèle rapidement une étouffante introspection du climat social post-crash boursier. En effet, suite à cette catastrophe économique, de nombreux habitants de Hong Kong tombèrent dans la dépression ou le gangstérisme.

Ici, point de salut. Ringo Lam scrute l'âme de ses personnages en sociologue pessimiste, jouant à bon escient avec le spectateur par l'emploi de figures de style propres au genre fantastique (hôtel hanté, brouillard artificiel, orage inopportun...). Et lorsque la réalité, beaucoup plus cruelle et violente que le conte, reprend ses droits sur la narration, on en vient presque à regretter l'aspect surnaturel du début du film.

Interprété avec conviction par les excellents Tony Leung Ka Fai ("L'Amant"), ici en policier borderline obsédé par son enquête, et Lau Ching Wan ("Black Mask"), loser contraint au meurtre et au vol devenant rapidement un authentique psychopathe de film d'horreur, "Victim" est un OVNI filmique vraiment étrange, entre relecture de "Ring" et film noir, nouvelle preuve du talent indiscutable de Ringo Lam et de son sens inné du cadrage et de la narration.

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