Bourré comme un coing, un homme tombe du banc situé à côté de la buvette qui le fournit en alcool. À l'entrée d'un supermarché, il fait un croche-pied à un vigile poursuivant un petit voleur. De retour au poste de police où il exerce son métier, il reprend place derrière son bureau...
L'univers de « Unfair world », film grec doublement primé à San Sebastian (Prix de la mise en scène et prix du meilleur acteur) n'est pas sans rappeler celui d'Aki Kaurismäki. Par ses personnages sans le sou, généreux et débrouillards, par son traitement des décors aux monochromes ternis, mais aussi par ce qui fait le piment des films du Finlandais : le cynisme et l'humour pince sans rire. Doté du même goût pour des dialogues minimalistes et pour une certaine maladresse désespérée, Filippos Tsitos nous concocte un récit loufoque de casse raté, doublé d'une histoire d'amour naissante.
Militant dans sa conception de l'entraide, charmant dans sa défense de la rencontre comme élément fondamental d'une vie, « Unfair world » joue du comique de répétition (les longs face-à-face silencieux avec le patron, qui se transforment soudain en une longue discussion...) comme de ceux de situation ou visuels (les plans récurrents sur la buvette et le banc, auprès duquel les bouteilles vides s'accumulent...). Une œuvre intrigante, issue d'un pays en pleine crise, mais d'où les idées les plus saugrenues peuvent émerger (voir « Canine » et « Alps »), donnant des films qui valent la peine d’être découverts.
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