© Wild Bunch Distribution
1997, Sud de la Chine. Yu Guowei, chef de la sécurité d’une usine, décide de mener l’enquête après plusieurs meurtres de jeunes femmes aux abords de la cité ouvrière. Tandis que de son côté la police piétine, la recherche du meurtrier va devenir une obsession pour Yu…
Grand Prix du Festival international du Film Policier de Beaune 2018, "Une pluie sans fin" nous entraîne sous une pluie battante dans les pas de Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une usine située dans une ville du Sud de la Chine, qui va mener sa propre enquête parallèlement à celle de la police, pour retrouver le meurtrier de jeunes femmes. Le film se déroule en grande partie en 1997 mais également en 2008 dans son final. Cependant, si elles amènent une conclusion à l’intrigue policière et offrent une vision de l’évolution de cette Chine ouvrière, les scènes qui se déroulent en 2008 détonnent quelque peu avec le reste du long-métrage et son ambiance.
Le scénario est cependant intéressant dans son développement d’une vision nihiliste de la Chine industrielle du Sud à l’aube de la rétrocession de Hong Kong. Ici ce n’est pas tant la capture du meurtrier qui intéresse le réalisateur, mais plus comment un homme devient obsédé par quelque chose, afin de donner un sens à sa propre existence, au point de franchir une certaine ligne rouge. Il faut rajouter à cela la pluie, qui est sans cesse présente et rappelle fortement en cela "Seven" de David Fincher (comme si la pluie devenait l’élément indispensable des thrillers post-Seven). Elle rend ce passé trouble, tout comme la vision des enquêteurs. De fait, cet élément météorologique rend la présence d’un vêtement obligatoire (qui est omniprésent sur l’affiche) : le ciré gris mat. Avec celui-ci l’individu se fond dans la masse, tout devient gris, et on ne peut distinguer de visage, comme si tout au long du film, les enquêteurs traquaient une simple silhouette. Jouant sur cette atmosphère mystérieuse, "Une pluie sans fin", par le rythme un peu lent de son intrigue, manque parfois de nous faire sombrer dans l’ennui. Néanmoins, son atmosphère parvient à nous captiver et certains retournements de situation scénaristiques s’avèrent très intéressants.
Si "Une pluie sans fin" ne s’impose pas comme une pièce maîtresse du film policier asiatique à l’image d’un "Memories Of Murder", il demeure malgré tout un bon divertissement, réussissant à nous tenir en haleine malgré quelques baisses de rythme assez prononcées et une fin en demi-teinte.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais