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Vincent arrive à New-York, bien décidé à reconquérir son ancien amour Barbaba qui, elle, est bien décidée à se passer de lui...
Tourné en 20 jours avec peu de moyens, le film repose seul sur les épaules de Vincent Macaigne, également co-scénariste. Dans son rôle d'ingénu romantique, il dégage son habituel charme maladroit qui fait de lui un Antoine Doinel des temps modernes. Ainsi le décalage entre le frenchy in love qui ne pense qu'à reconquérir son amour perdu et l'effervescence de la grosse pomme fonctionne à merveille.
On prend un malin plaisir à suivre les pérégrinations nocturnes du loser au grand cœur qui se débrouille comme il peut avec son accent à couper au couteau et son désespoir amoureux. On peut cependant regretter une écriture parfois lourde qui annihile la fraîcheur que pourtant elle recherche. Exemple dès la première scène : les retrouvailles à New-York entre les ex-tourtereaux devraient nous rendre complice de leurs affinités pas totalement éteintes. Au contraire elles nous perdent à force de private jokes forcées et d'un humour ravageur pour la fille mais un peu bébête pour le spectateur. Passées les quelques faiblesses d'un scénario apparemment écrit à la va-vite, les aventures de Vincent Macaigne l'emportent sur l'ultra simplicité de l'histoire. Ce que le film perd en finitions, il le gagne en spontanéité.
Ce qui ressemble donc à un sous-genre assez rare (la comédie romantique low-cost à la française) se développe étonnamment dans son dernier tiers dans une tonalité plus grave et plus réaliste. L'épilogue nous abandonne sur cette question: l'amour fou, quand il est aveugle et désespéré, peut-il être raisonnable ? Si la réponse semble évidente, elle donne un aspect tragique bienvenu à une comédie finalement pas si légère ça. Voilà qui sauvera de justesse le statut du film. Au lieu de n'être qu'anecdotique et sympatoche, « Une histoire américaine » devient réellement sympathique et touchant.
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