© Les films du Paradoxe
Mei est une jeune chinoise vivant dans un village avec ses parents qui tiennent un petit bar restaurant en pleine campagne. Elle rêve de quitter ce trou perdu et de vivre dans une grande ville où les opportunités pour vivres à l'occidentale existent. Sa rencontre avec un garçon travaillant à Chongqing et affichant sa réussite aux habitants du village va la décider à franchir le pas. Cependant, son périple pourrait s'éloigner très vite du rêve occidental auquel elle aspire…
C'est un peu de sa vie que raconte ici la réalisatrice et romancière Xiaolu Guo. Originaire d'une vaste province de Chine et expatriée depuis plusieurs années à Londres, la cinéaste propose ici le portrait d'une jeunesse provinciale en pleine errance existentielle aspirant à vivre à l'européenne.
Partitionné en une dizaine de scénettes signifiées par des pancartes affichant chacune des constats plutôt amusant à lire, "Une Chinoise" amène chaque séquence avec un ton assez corrosif ramenant les rêves de Mei à la dure réalité. Très justement interprétée par Lu Hang dans son espèce de quête d'elle-même, cette chinoise cherche inlassablement une porte de sortie. Comme tous les jeunes de son âge, elle est fascinée par le bouillonnement des grandes villes et les perspectives que l'on y trouve. Alors, lorsque qu'un jeune du village revient de la ville avec les derniers vêtements à la mode et quelques yens à flamber devant les paysans, Mei décide de franchir le pas et part à l'aventure dans la ville de Chongqing. Du village à Londres, Mei change de ville, change de travail et d'homme. Elle s'accroche à chaque personne lui tendant une poignée de main, s'imprègne d'autant plus des valeurs des autres pour mieux renier ses origines rurales et chinoises. Malheureusement, les hommes qu'elle rencontre ne voient guère plus en elle qu'un objet sexuel facile à amadouer.
La réalisatrice nous offre donc une douce et cruelle histoire teintée d'un soupçon d'ironie. Une mise en scène qui se veut proche des acteurs, sans esbroufe et se comparera sans mal à un documentaire. Malgré tout, certains plans ne manquent pas de recherche (notamment ceux du Love Salon "où l'on ne fait pas que d'y couper les cheveux") et on pourrait parfois apparenter "Une Chinoise" à un "Lost in Translation" vu du coté de l'Orient. Alors si vous êtes client des plans dépeignant l'ennui de personnages en quête de leur petite personne, il y a fort à parier que vous aimerez ce portrait de femme, même si toute la dernière partie se déroulant à Londres finit par réellement ennuyer pour cause de disputes insignifiantes et de personnages secondaires sans envergure.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais