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Licencié après 36 ans de bons et loyaux services, Frank (Peter Mullan), la soixantaine, tourne en rond. Soutenu par trois amis, cet amateur de natation se lance alors un pari fou, celui de traverser la Manche à la nage…
Dans la famille je-suis-au-chomage-et-je-ne-sais-pas-ce-que-je-pourrais-faire, le film Full Monty a trouvé son pendant le plus dégradé. Dès les premières minutes, Gaby Dellal nous sert un poème tout réchauffé du genre « le ciel bleu se reflète dans le bleu de la mer, mais c’est dans tes yeux pleins de larmes que je me noie »… Ca y est, le ton du film est donné : le but sera de tirer le plus de larmes possibles, et en un temps record.
Si Frank a décidé de réussir, il y réussira, parce qu’il a la rage et qu’il se battra ! Les trois amis, à la vue du héros qui se bat pour son rêve, vont chacun à leur tour rectifier les injustices que la vie leur fait subir depuis toujours : tout est plus beau dans le meilleur des mondes. Le souci de ce film, c’est que tout est tellement appuyé, que ce soit par la musique passionnée ou des très, très, très gros plans sur les yeux de ces anonymes, que la seule chose qu’on ressent c’est une irrépressible envie de rire.
Entre la piscine et la mer, où s’entraîne Frank, Gaby Dellal en avait, de l’eau à filmer ! Alors voilà, il filme son acteur sous tous les angles : d’en haut, d’en bas, sur le côté, sous l’eau, au ralenti (ça, il aime le ralenti…). Aux adeptes de la vraie poésie qui naît de l’élément aquatique, je recommande Jean Vigo et sa leçon de Natation par Jean Taris…
Le fond du trou est atteint à la toute dernière scène, quand le héros préfère à une reconnaissance mondiale, une rédemption personnelle. Franchement, on n’y croit pas une seconde. Par cette belle journée, si l’envie vous prend d’aller vous faire une toile, vous serez déjà quel film ne pas voir !
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