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Saint-Loin-la-Mauderne était un petit village pittoresque où il faisait bon vivre. Mais depuis que leur usine a fermé, le lieu a perdu son âme. Pour pouvoir obtenir une subvention européenne d’aide à l’ouverture d’une nouvelle usine, une condition a été posée : ils doivent avoir un médecin implanté dans le village. Tous les habitants vont alors mettre en œuvre un plan diabolique pour attirer un jeune docteur et lui donner l’envie de rester. Mais c’est loin d’être gagné…
Avec « Un village presque parfait », Stéphane Meunier réalise son premier long-métrage de fiction. Pourtant, il est loin d’être un débutant et il est même l’auteur du documentaire préféré des amoureux du football, « Les yeux dans les Bleus », qui nous plongeait dans les coulisses du sacre de 1998. Et les aficionados du ballon rond ne devraient pas être trop dépaysés, avec notamment une vanne sur Franck Ribéry et le consultant sportif Pierre Ménès au casting. Néanmoins, le football n’est pas le sujet de cette comédie franchouillarde puisqu’elle s’intéresse au stratagème mis en place par un village pour attirer un médecin, moyen d’évoquer la désertification des campagnes françaises et le problème de l’isolement de certaines zones rurales.
Pour évoquer ces phénomènes, le cinéaste a opté pour le prisme de la comédie, un vaudeville dans la plus pure tradition où les gags s’enchaînent sur un rythme soutenu. Remake du film québécois « La grande séduction », cette nouvelle version en reprend en très grande partie l'intrigue et les péripéties, apportant sa patte en exaltant des valeurs bien françaises pour mieux les moquer. Sans être d’une grande innovation, « Un village presque parfait » fait le job en titillant à plusieurs reprises nos zygomatiques, notamment grâce à un excellent casting. Si le film n’évite pas l’écueil de la caricature avec les gentils campagnards et le petit con de parisien, il se sert de ce postulat stéréotypé pour renforcer la dimension humoristique de l’ensemble, le burlesque se mêlant au comique de situation.
Bercé par des images léchées de nos prairies verdoyantes, le métrage trouve un certain équilibre entre sa déclaration d’amour à la campagne et les scènes loufoques où les quiproquos se multiplient. Surtout, il parvient à évoquer les thématiques liées à la crise économique sans sombrer dans un pathos latent même si la frontière est extrêmement fine. Finalement, malgré quelques défauts et certaines longueurs, un certain vent de fraîcheur souffle sur cette comédie sympathique à défaut d’être transcendante. Et de par son esthétisme pictural, on appréciera même la mise en scène du réalisateur. Il a su « muscler son jeu » le Stéphane.
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