© Zelig Films Distribution
Deux jeunes recrues arrivent dans un commissariat de quartier d'une cité de Marseille. Parmi eux, un maghrébin, dont les accès de colères, comme la proximité avec certains habitants sont vite contestés...
Ce qui déroute, puis séduit, dans le premier film de Stephanie Duvivier, c'est l'approche rarement utilisée de la police, montrée ici comme aussi proche des habitants, qu'enferrée dans une peur viscérale et quotidienne. Original, « Un roman policier » s'intéresse ainsi avec tact, aux rapports entre la police et les différentes générations issues de l'immigration, de la grand mère délatrice et curieuse, à la mère entreprenante et prudente, en passant par le fils, forcément sous influences. Et rapidement, l'on s'attache à ces personnages, dont les interactions assumées, et tissées de reproches réciproques, ne seront pas sans bousculer la vie de la cité.
Mais au delà de cette triste chronique quotidienne d'une police mal aimée, le scénario dresse également un formidable portrait de femme. Celui d'une femme flic qui réapprend le désir à ses propres dépends. Perdue dans un milieu d'hommes, où la hiérarchie fait loi, elle cherche à garder un sens à sa vie, observant avec dépit un mari éteint, que la réalisatrice ne donne à voir qu'endormi. Parfois dur, le film est cependant porteur d'un espoir, que porte à merveille sa troublante actrice principale, Marie-Laure Descoureaux, juste, dans ses pulsions jusque dans ses plus grandes frustrations.
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