© La Belle Company
Pierre est un vieil homme. Veuf, il n’a plus vraiment goût à la vie et ne sort plus de chez lui depuis deux ans. Pour l’aider à sortir de sa torpeur, sa fille Sylvie le pousse à prendre des cours d’informatique avec Alex, un adulescent qui vit aux crochets de sa petite amie Juliette, qui n’est autre que la petite fille de Pierre...
Cinq semaines seulement après Paris pieds nus, revoilà Pierre Richard au cinéma pour Un profil pour deux. Une comédie romantique certes un peu convenue, mais qui a le mérite d’aborder deux thèmes d’actualité : les sites de rencontre et l’amour chez les personnes âgées. Deux thématiques qui s’imbriquent bien et qui enrichissent le film de scènes assez drôles où Pierre se débat avec des technologies qui lui sont, au départ, totalement étrangères.
D’ailleurs, si tout cela fonctionne, c’est aussi grâce au jeu des acteurs principaux. En effet, la relation qui se tisse sous nos yeux entre Yaniss Lespert et Pierre Richard est compliquée par l’omniprésence de la famille du vieil homme, et cela transparait très bien dans le jeu des acteurs. Les seconds rôles aussi sont très intéressants. Ils provoquent des moments de malaise assez intenses, comme lorsque Pierre présente Flora, ravissante jeune femme qu’il a rencontré sur le net, à sa fille et sa petite fille. La situation est d’autant plus gênante qu’un quiproquo naît rapidement entre Flora, Sylvie et Juliette. Personne ne sait qui couche avec qui et cela donne lieu à des échanges pour le moins étranges entre les différents protagonistes.
Une certaine connivence apparaît alors entre le spectateur et le personnage de Pierre, puisqu'à ce moment-là, il est le seul à avoir toutes les pièces du puzzle et à savoir ce dont nous, spectateurs, sommes témoins depuis le début du film. Malgré tout, Pierre semble prendre un malin plaisir à se trouver là, au cœur d’une discussion qui pourrait avoir d’importantes conséquences, notamment sur Juliette et Alex. À cet instant, on a envie de reprocher au film ces moments de malaise. Mais avec le recul, on se dit que si la tension installée par Stéphane Robelin fonctionne si bien, c’est qu’il a probablement réussi son coup. Mais la puissance de ces situations réside surtout dans les dialogues et l’acting. Sans cela, de nombreuses scènes sembleraient bien fades, tant la mise en scène manque parfois d’inventivité.
Cependant, Un profil pour deux comporte aussi quelques séquences beaucoup plus esthétiques. On a notamment de très belles images de Paris accompagnées d’une jolie bande son mélancolique. Des plans qui flattent l’œil du spectateur et installent une ambiance très « film français » particulièrement chaleureuse. Au final, Un profil pour deux est un long-métrage agréable mais loin d’être exceptionnel. Globalement très inégal, le film peine parfois à garder le rythme. Malgré tout, on en ressort satisfait, après avoir passé un bon moment devant cette comédie romantique parfois trop classique mais aussi joyeusement atypique.
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