© Gaumont Distribution
Businessman accompli, Alain a un don pour les mots. Il enseigne d’ailleurs à Sciences Po où sa fille poursuit son cursus. Mais celui-ci n’a guère le temps de prêter attention à sa famille, trop préoccupé par le lancement de la nouvelle voiture dont il a la responsabilité. Néanmoins, un AVC va venir chambouler son quotidien et l’obliger à réapprendre à s’exprimer…
Après avoir coréalisé "Tout ce qui brille" et "Nous-York" avec Géraldine Nakache, Hervé Mimran a décidé de prendre son envol en solitaire. Pour ne pas perdre tous ses repères, il s’est entouré de Leïla Bekhti, présente dans ses deux précédents longs métrages, et s’est appuyé sur une histoire déjà racontée, à travers le roman autobiographique de Christian Streiff, "J’étais un homme pressé". Pour cette adaptation cinématographique, l’intrigue demeure similaire, soit les conséquences d’un AVC chez un homme n’ayant pas le temps de profiter des voluptés de l’existence, trop accaparé par sa position de PDG d’une grande firme automobile.
Hésitant entre l’humour et le drame, le film ne trouve jamais son rythme de croisière, accumulant les clichés de la comédie hexagonale pour chatouiller nos zygomatiques et multipliant les insertions mélodramatiques et mielleuses pour titiller nos glandes lacrymales. En vain, le résultat est un fourre-tout terriblement banal, jamais drôle et bien trop rarement émouvant. Il y avait pourtant quelque chose de jubilatoire à voir l’amoureux de la langue de Molière, Fabrice Luchini, interpréter un homme se retrouvant incapable d’aligner deux phrases cohérentes. Mais l’abus du verlan et des jeux de mots est bien loin d’être un moteur suffisant pour dynamiser ce récit brouillon d’une rédemption attendue. À l’issue de la projection, affirmer que l’on préfère Hervé Mimran aux côtés de Géraldine Nakache est un euphémisme.
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