© Memento Films Distribution
Le combiné à la main dans une cabine téléphonique, Anne est désemparée. Loïs, sa copine vient une nouvelle fois de la quitter. Comme celle-ci travaille comme monteuse dans la petite société de pornos gays qu'elle dirige, Anne décide de réaliser un film plus ambitieux pour reconquérir le cœur de sa bien-aimée. Malheureusement, le meurtre sordide d'un de ses acteurs fétiches vient bouleverser les choses…
Inspiré des amours tourmentées d'une productrice des années 70, "Un couteau dans le cœur" explore le monde du porno gay sous les traits d'un polar vintage. Ponctué par les crimes érotico-sordides d'un mystérieux serial-killer vêtu de noir, le film oscille volontairement entre thriller et parodie de séries B.
Cette dichotomie de styles apparaît également dans le casting. En effet, la distribution bien que quasiment masculine, laisse le premier rôle à notre icône pop nationale, Vanessa Paradis, et en réserve un autre à Romane Bohringer, l'incarnation des "Nuits fauves", ces nuits où commençait à tuer un autre assassin imperceptible et puissant, le virus du sida. Malheureusement, Yann Gonzalez ne réussit pas à assumer les deux, et très vite le petit côté amateur, qui était là uniquement pour faire joli, prend le dessus, enlevant toute profondeur émotionnelle et dramatique à son film.
Au final, "Un couteau dans le cœur" apparaît comme un de ces nombreux métrages qui misent tout sur la référence en soignant décors et costumes mais qui négligent l'écriture. Une fois l'ambiance posée, le réalisateur n'a pas transformé l'essai comme aurait pu le faire par exemple Bertrand Mandico (lui-même acteur du film). Ce dernier, dont les références sont souvent similaires, ajoute une vraie folie créatrice à son discours. Une alchimie qui fait de ses films, son œuvre propre et non une pâle copie d'un genre aujourd'hui révolu.
On sort alors du film peu enthousiaste mais pas agacé pour autant. On est juste un peu déçu de rester sur sa faim alors que le sujet était si alléchant. Un polar dans un milieu aussi sexy et sulfureux, ça ne pouvait qu'émoustiller notre curiosité. Mais non ! "Un couteau dans le cœur" va se ranger de lui même dans la catégorie dite du "film du dimanche soir", de ceux qui sont faciles à regarder mais qu'on a très vite oubliés une fois la nuit passée.
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