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Pour justifier son refus de donner un baiser à un bel inconnu, une femme y raconte l'histoire d'une amie à elle, qui jadis accepta d'aider son meilleur ami, en manque permanent d'affection...
Habitué du festival de Cannes, Emmanuel Mouret a fait cette année ses premiers pas du côté des Journées des auteurs vénitiennes, avec un film légèrement plus sombre qu'à l'habitude. Toujours aussi bavard, le scénario de Mouret surprend par l'incongruité des situations et des dialogues cousus mains. Construisant en flash-backs répétés, une intrigue aussi improbable que surprenante, le réalisateur de « Vénus et fleur » badine avec l'importance du premier geste, et la force des conventions et de l'habitude qui marquent nécessairement la vie d'un couple. Entre inconsciences et excès de réflexion, il fait tanguer des personnages dont l'innocence affichée et la bonne volonté ne font qu'ajouter au désarroi d'un spectateur médusé face à des interrogations sur la fidélité et ses limites qu'il a forcément eu à se poser.
Le jeu des acteurs, légèrement décalé, ne gâche en rien le plaisir des bons mots. Comme dans « Changement d'adresse », on retrouve Frédérique Bel, qui interprète cette fois-ci les ex-petite amie compréhensive, prétendue fan de Chopin. Et l'on est touché par le personnage de Stephano Accorsi, pharmacien malheureux qui ne demande que la vérité. Enfin, Emmanuel Mouret s'amuse visiblement à donner la réplique à une Virginie Ledoyen qu'on attendait pas forcément dans un registre aussi particulier. Un plaisir à déguster lentement, tel un savoureux baiser, tentant, et qui vous emporte à force d'y revenir.
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