© Warner Bros. France
Peter Lake est un enfant « sauvé des eaux ». En 1895, ses parents rejetés par l'immigration des USA pour maladie pulmonaire, l'avait laissé sur un bateau miniature, espérant qu'il serait recueilli par une famille du nouveau continent. Adulte, il est devenu voleur et fait la rencontre de Beverly Penn, malade de la tuberculose...
"Un amour en hiver" nous est présenté d'emblée comme un conte, une histoire de miracle, chacun cherchant à accomplir son destin. Tissant son histoire sur plus de 120 ans, cette adaptation du roman fleuve de Mark Helprin mêle allègrement chevaux volants, anges déchus, diable et humains aussi innocents que crédules. Et le casting de se débattre dans ce ramassis d'incongruités, qui même si l'on veut croire au destin, ne s'embarrasse pas de transitions ou de vraisemblance.
Passons le saut dans le temps effectué par le personnage principal (et plutôt bien géré visuellement lors d'une ballade dans un cimetière où les gratte ciel apparaissent à l'horizon un à un pour composer la silhouette de la ville actuelle...). Mais quelle utilité alors de sa perte de mémoire ? Si ce n'est de rallonger encore le film d'une bonne demi-heure. On aurait eu envie de croire à l'histoire d'amour éternel, la rencontre étant plutôt charmante. On avait aussi envie d'adhérer au discours sur l'espoir face à la maladie. Mais la surenchère dans la poursuite entre agents du mal et héros sûr de lui et de sa mission détruit tout sur son passage.
Outre l'esthétique léchée du film, hésitant entre réalisme des reconstitutions et démesure de certains décors (la rivière gelée...) ce sont en fait les « méchants » qui viennent surtout ici tout gâcher. Le rôle de démon tenu ici par Russell Crowe, constitue sans doute l'un des plus mauvais rôles de sa carrière, quant au diable incarné par Will Smith, la volonté de le rendre visuellement sobre achève d'en faire l'élément le plus ridicule du film. Montre les dents encore une fois Satan !
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais