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Simple coursier, Cam a du mal à joindre les deux bouts et croule sous les dettes. Un jour, il renverse à vélo Nikki. Il tombe instantanément sous le charme de cette fille séduisante et complexe. Nikki fait partie d’un gang des rues qui pratique le parkour. Mais au-delà des aptitudes athlétiques et des prouesses, le gang a d’autres activités parfaitement illégales. Fasciné par la jeune femme, Cam la suit bientôt dans son monde de dangers. Le parkour va l’entraîner vers des territoires où il ne s’était jamais aventuré, et Cam va bientôt décrocher un job qui peut lui rapporter gros en bossant pour Miller, le chef du gang. Mais les limites sont de plus en plus floues. S’il ne veut pas y laisser sa peau, Cam va devoir trouver comment se sortir de cet univers inimaginable et inattendu…
Non, tous les acteurs de "Twilight" n’ont pas su gérer correctement l’après-"Twilight". A contrario de Kristen Stewart (qui tourne pour Assayas et récolte un César) et de Robert Pattinson (qui tourne pour Cronenberg et récolte tous les honneurs), Taylor Lautner continue en revanche de côtoyer les cabinets du blockbuster américain, avec de sacrées gamelles au box-office en guise de récompense. On aurait pu parler d’injustice si l’acteur faisait preuve d’une vraie perspective d’évolution dans ses choix de carrière. Ce n’est pas le cas : après avoir joué les Jason Bourne sous Roaccutane ("Identité secrète"), revoilà cet ersatz de Mikaël Vendetta dopé aux UV en train de piquer le job des Yamakasi dans un énième film d’action sur le parkour. Et après avoir vu Luc Besson se servir de cette discipline sportive pour nous balancer la pire des incitations à la délinquance, Taylor Lautner enfonce le clou en transformant malgré lui un film d’action en publicité involontaire pour Biactol. Après, que le bonhomme n’ait ni charisme ni talent d’acteur ne semble a priori choquer personne – on n’est clairement pas là pour faire le plein d’Oscars.
Le coup du petit gars à la ramasse qui se retrouve fasciné par une discipline sportive risquée au point de griller un peu trop vite les limites du danger (alors qu’en fait, il voulait juste choper la nana !), on a déjà vu ça trois cent fois. En l’occurrence, "Tracers" provoque malgré lui de vrais fous rires dans ses premiers instants, surtout quand Taylor Lautner essaie de s’entraîner au parkour dans son coin pour espérer intégrer la bande de braqueurs qui le fascinent. Un entraînement on ne peut plus intensif et impressionnant, puisqu’il s’agit alors de grimper sur une voiture, d’attraper une échelle avec les deux mains, d’exécuter une roulade arrière sur une caisse, de faire le saut de lune sur une poubelle ou encore de marcher sur deux mains dans un escalier d’à peine cinq marches ! À ce stade, ce n’est plus du sport, c’est carrément une répétition de numéro de danse façon "Un Dos Tres".
Déjà réalisateur d’un petit survival inédit pas trop mauvais intitulé "Paintball", l’espagnol Daniel Benmayor semblait avoir un peu la tête ailleurs pendant que la caméra tournait. "Tracers" stagne au niveau zéro de l’intensité narrative, entre des scènes de vélo à couper le souffle d’un asthmatique (on avait eu les mêmes dans "Premium Rush", bien plus nerveuses et bien mieux filmées), des scènes de braquage filmées n’importe comment (surtout quand on se souvient de celles de "Point Break"), du parkour capturé à grands coups d’obturateur au détriment du moindre money-shot susceptible de laisser bouche bée, sans oublier une bande-son indigeste façon best-of de Fun Radio. Sans atteindre le degré de nullité du "Riders" de Gérard Pirès, Benmayor ne peut compter ici que sur une (très) légère illusion de rythme dans le découpage et sur une poignée de mouvements de caméra utilisés à bon escient pour ne pas nous filer la honte. Pas suffisant, hélas, pour constituer la sève d’un film d’action un minimum intense et maîtrisé.
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