© Mars Films
Julia est une fille de bonne famille restée handicapée après un accident. Perdue, elle tombe dans la drogue malgré les efforts de sa mère pour l’aider, et s’éprend de son dealer, Rodolph. Le jeune homme vient d’une cité de Sète où il passe le plus clair de son temps avec ses deux amis d’enfance, Ben et Karim. Mais lorsque Rodolph meurt, ces deux mondes que tout sépare vont se mélanger,= et, malgré leurs différences, les deux êtres vont apprendre à se connaître…
Ni bon ni mauvais, "Tout nous sépare" est simplement une énième chronique sociale française. Personnages torturés, amour impossible, inégalités sociales, délinquance, on y retrouve en vrac, nombre de thèmes clichés du genre. L'histoire quoi qu'assez intéressante, n'en reste pas moins calibrée, avec ses personnages aux blessures enfouies accompagnées de leur cohorte de drames humains.
On retrouve également les codes cinématographiques d'un genre se voulant réaliste et cru. Thierry Klifa n'use que peu des effets de style dans sa réalisation. De nombreuses scènes se déroulant en extérieur et en plein jour, l'éclairage est le plus souvent naturel. La plupart du temps, la caméra reste fixe, et les valeurs de plan sont relativement classiques. Bref, rien de très spectaculaire à signaler de ce côté-là.
Que dire du côté du scénario et des dialogues ? Sur le premier point, le résultat n'est pas fou non plus. Après la présentation des personnages et des quelques infos importantes qu'il nous faut connaître à leur propos (untel trafique de la drogue, untel a été victime d'un accident, ceux-ci sont amis, ceux-là ennemis) vient l'élément perturbateur, et après celui-ci, les scènes s'enchaînent sans changer réellement de rythme. Nekfeu va voir Catherine Deneuve pour la faire chanter – cette phrase est effectivement assez étrange –, elle s’emploie à trouver de l’argent pour acheter son silence, de temps à autre Diane Kruger fait une crise de nerfs, et nous voilà à la fin du film. Quant aux dialogues, ils manquent cruellement de reliefs, même lorsqu’une scène présente une forte intensité dramatique. Le plus souvent, cette dernière est davantage véhiculée par le jeu des acteurs à grand renfort de cris et de gesticulations.
Ce qui nous amène finalement au jeu des comédiens. Dans l’ensemble, ils sont assez bons. Le spectateur qui connaissait Nekfeu avant de voir le film n’aura aucun mal à voir le rappeur s’effacer derrière le personnage de Ben. Catherine Deneuve n’est pas mal non plus dans son rôle de riche veuve, quoiqu’un peu absente par moment. Quant à Diane Kruger, elle hérite d’un personnage stupide et cliché – l’handicapée qui ne supporte pas sa nouvelle condition et qui tombe dans des comportements autodestructeurs pour… on ne sait pas vraiment pourquoi, mais c’est comme ça. Une performance qui est donc compromise dès le départ. Dommage…
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