© Gaumont Distribution
Jocelyn est un mythomane invétéré. Il s’invente des personnages pour séduire les femmes. Par un concours de circonstances, il se fait passer pour un handicapé en fauteuil afin de draguer la nouvelle voisine de sa défunte mère. Cette dernière décide alors de lui présenter sa sœur, Florence, handicapée physique. Combien de temps réussira-t-il à tenir son mensonge ?
On vous arrête tout de suite, il ne s’agit pas ici de la nouvelle aventure de Patrick Chirac. Car oui, Franck Dubosc peut jouer ailleurs que dans un camping. "Tout le monde debout" est une comédie romantique qui traite avec humour et pudeur la question du handicap sans sombrer dans l’émotionnel et le pathos, ce qui se révèle salvateur. Le sport tient ici une place importante et est utilisé comme un révélateur du dépassement de soi où le corps n’est plus un frein, une personne handicapée se révélant être parfois beaucoup plus forte qu’un valide. Mais concernant le déroulement de l’intrigue, on reste dans un chemin assez balisé malgré quelques surprises qui viennent pointer le bout de leur nez çà et là (comme le caméo de François-Xavier Demaison).
Avec ce film, Franck Dubosc réussit son baptême du feu derrière la caméra, et même si en matière de mise en scène il n’invente rien, il s’avère être un bon conteur et un bon dialoguiste. En effet, on sent sa patte dans l’écriture des dialogues qui sont dans l’ensemble assez drôles et portent la marque de son humour. Et certaines idées de scénario sont réellement amusantes (le moment où ils essaient de s’embrasser en fauteuil, ou le fait que cet homme tente vraiment tout pour faire tenir son mensonge et ainsi ne pas avoir à avouer qu’il est en réalité valide).
Un quatuor d’acteurs mène le film, en premier lieu le couple Dubosc-Lamy qui témoigne d’une vraie alchimie. Dans les moments de comédie, Dubosc fait le travail et dans les moments d’émotion, son jeu rappelle celui qu’il avait dans "Les Têtes de l’emploi". Quant à Alexandra Lamy elle campe avec justesse cette femme handicapée souhaitant avoir une parenthèse avec un homme afin de se sentir à nouveau femme. Ce duo est complété par un autre, secondaire, composé de l’ami et de la secrétaire de Jocelyn, respectivement campés par Gérard Darmon et Elsa Zylberstein, cette dernière étant assez irrésistible et possédant peut-être les meilleures répliques. Cependant, en dehors de ce quatuor, il n’y a de place pour aucun autre personnage si ce n’est quelques plans pour la sœur de Florence (afin de mettre son physique en avant) et quelques répliques pour le frère. Pourtant l’espace d’un instant, est développé un semblant de romance entre les deux, avant d’être laissé en plan comme si cette rencontre avait uniquement pour but de faire révéler le pot aux roses.
De "Tout le monde debout", on pouvait craindre une sorte d’"Intouchables" bis à la sauce comédie romantique. Mais le film s’avère être particulièrement drôle et sympathique grâce à son quatuor d’acteurs, et il réussit à ne pas s’enfermer dans le pathos vis-à-vis du handicap. Cependant, on regrettera le déroulement convenu de la partie romantique et le côté émotionnel pas assez maîtrisé.
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