© Sophie Dulac Distribution
Raùl Peralta, 52 ans, vit dans l’Argentine de Pinochet. Obnubilé par un film, « la fièvre du samedi soir », il mène une vie stricte faite d’entraînement, de projection, allant au-delà de toute réalité, n’hésitant pas à voler, tuer pour arriver à son but : gagner le concours télévisé de sosie de Tony Manero, nom du personnage de John Travolta...
« Tony Manero » est l’illustration parfaite du fanatisme dans son caractère obsessionnel. Raul est un homme qui n’a qu’un seul but dans la vie depuis le visionnage de « la fièvre du samedi soir » : être Toni Manero. En civil, il se coiffe comme lui, s’habille comme lui, danse comme lui, et baise comme un violeur de petites filles. Le tout avec un détachement glacial sur tout ce qui l’entoure. Il est, dans un sens, à la recherche d’une nouvelle identité, la sienne étant salie par la dictature. Mais son adoration pour son icône américaine le pousse à des actes de violence sans nom (meurtre, dénonciation, sabotage…), et dont la gratuité transpire à la fois son égoïsme et sa lâcheté, et non une quelconque bravoure. Il est donc impossible de s’attacher à ce personnage, que le contexte historique a rendu fou…
Malgré une belle interprétation, et une certaine intention de montrer le quotidien d’un homme, qui arrive à faire abstraction du régime de Pinochet qui règne au Chili à cette époque, et toutes les horreurs qu’a subi la population, "Tony Manero" est un film dont on ressort dubitatif… Dubitatif face à cet homme d’une cinquantaine d’année, qui fait preuve d’encore plus de violence que la milice qui sillonne les rues de la ville… Dubitatif face à aussi peu de prise de position de la part du réalisateur, qui pourtant a tenté de dénoncer une période qui a ravagé son pays et tous ses idéaux.
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