Dans une communauté musulmane, vivant dans des villages construits sur pilotis, une femme qui ne peut avoir d'enfant aide son mari à se trouver une seconde épouse, qui lui donnera, elle l'espère, un fils...
Brillante Mendoza, réalisateur philippin, sait vous remuer les tripes. Il nous avait jusqu'ici habitué à des films sombres et viscéraux, propres à déranger le spectateur ("Serbis", "Captive"), voire à le hanter pendant des semaines (le très extrême "Kinatay"). Il choisit ici un nouveau sujet délicat, celui de la stérilité et de son poids aux yeux de la société, mais adopte pour une fois un univers lumineux dans lequel vit la communauté de Tawi Tawi, réfugiée sur ses îles, au Sud des Philippines, et les maisons sur pilotis qui les entourent.
Il nous offre ainsi une approche quasi-anthropologique d'un monde à l'écart, replié sur ses traditions, tourné vers la mer (ici des pirates volent le poisson, on côtoie baleines et tortues...), doublée d'un fort portrait de femme, toute dévouée au bonheur et surtout à la dignité de son mari. L'auteur retrouve pour l'occasion son actrice fétiche, Nora Aunor ("Lola"), entre moments de complicité et de tendresse évidents avec son époux, et recherche éperdue d'une nouvelle épouse (elle va même jusqu'à la proposer au marché, tel un produit à la vente...).
Les traditions de cette communauté sont passées en revue, depuis l'image d'un autre mariage, avec ses offrandes colorées, ses sacrifices, tout comme les tractations préalables autour de la dote, ou les conditions plus ou moins acceptables émises par les familles. Et les petites humiliations se transforment progressivement en exigences inhumaines, le récit finissant par toucher, et par laisser en tête l'image d'un couple attachant, prisonnier de traditions qui à la fois le dépasse, et lui permette de se dépasser.
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