© Héliotrope Films
Dans un village au Sri Lanka, pendant les affrontements entre cinghalais et rebelles tamoules, un soldat déserte et retourne dans son village suivi par une femme tamoule dont il a abusé. La vie au quotidien, l'ennui, une terre inexploitable, l'attente du retour des fils et des maris partis au combat ou de l'annonce de leur mort. L'arrivée des deux protagonistes bouscule les habitudes, l'ordre établie et relance les incertitudes préexistantes…
A priori ennuyeux et supportant une ambiance pesante tant dans ses dialogues sans expression que dans la précarité des techniques cinématographiques, " This is my moon " révèle la discontinuité du mode de vie des cinghalais, rythmé par le départ et le retour des soldats, les petits trafics, les unions et désunions des hommes et des femmes, sous le regard conseiller d'un moine bouddhiste qui n'a vraisemblablement plus sa place ici.
La femme tamoule, dont on pense que la présence va être un véritable scandale dans un village cinghalais, finie par être oubliée. L'absence de réactions profondes des habitants conforte les incertitudes naissantes dans un système perturbé.
L'enchevêtrement de scènes d'ennui des habitants, de fous rires, d'amour laisse croire à un univers dérisoire, qui peut énerver le spectateur et dont l'intérêt est discutable. Une musique dramatique rythme le film, laissant penser à un désespoir réel des protagonistes, qui s'affirme d'autant plus au travers du mutisme expressif et du peu de dialogues.
Cependant, le principal intérêt de " This is my moon " réside dans la prise en compte des valeurs du Sri Lanka, où les femmes sont reléguées au second plan et où la religion bouddhiste reste présente, point de vue contesté par Asoka Handagama en relevant l'importance des actions des femmes dans cette vie précaire et l'influence dérisoire du moine bouddhiste.
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