affiche film

© Emylia

THE WOMAN


un film de Lucky McKee

avec : Angela Bettis, Pollyanna McIntosh, Sean Bridgers...

Quand un avocat capture et tente de "civiliser" une "femme sauvage", rescapée d’un clan violent qui a parcouru la côte nord-est des États-Unis pendant des décennies, il met la vie de sa famille en danger...


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Photo film

La rage au ventre

Sortie en DVD et Blu-ray le 01 mars 2012

Révélé dès son premier film, le dérangeant "May", Lucky McKee s’est très vite forgé une réputation de jeune prodige de l’horreur. Une réputation flatteuse renforcée par sa participation à la première saison de la série "Masters of Horror", qui lui aura également permis d’affiner ses obsessions et thématiques, au point d’être rapidement reconnu comme le chantre d’un cinéma horrifique au féminin. Les combats menés contre les producteurs de ses films suivants, le très bancal "The Woods" et le totalement inédit "Red" (dont il quitta le tournage au bout de quelques semaines) auront pourtant laissé le cinéaste épuisé. Il aura fallu toute la clairvoyance de l’écrivain et scénariste Jack Ketchum pour que Lucky McKee revienne avec insolence à son meilleur.

Déjà adapté au cinéma ("The Lost" de Chris Sivertson, "The Girl Next Door"), le sulfureux Ketchum offre donc à McKee un scénario original des plus audacieux, permettant au cinéaste de revenir à ses thématiques préférées. Fausse suite d’un navet heureusement inédit (le très mauvais "The Offspring"), "The Woman" s’inscrit dans la veine dérangée de son premier film. Établissant un contraste violent et sardonique entre la Femme, entité créatrice, et l’Homme, entité destructrice, McKee penche vers un réalisme formel détourné, en adéquation parfaite avec la caractérisation de personnages-clichés soumis aux affres de la rancœur, de la haine et de la folie.

Seul protagoniste ironiquement crédible de tout le film, la Femme (incroyable Pollyanna McIntosh) agit comme catalyseur des pulsions odieuses d’un père de famille tyrannique et de son fils psychopathe, subissant tortures et humiliations sous le regard mort d’une mère soumise et dépassée par les événements (éternelle Angela Bettis, muse du cinéaste). Rien d’étonnant, dès lors, que tout converge vers un attendu dénouement cataclysmique, dont nous tairons la nature exacte pour en préserver la surprise.

Profondément subversif, incroyablement violent et totalement dérangeant, "The Woman" n’est donc pas un film à mettre devant tous les yeux. Mais tenter l’expérience, aussi éprouvante soit-elle, n’en est rien moins que galvanisant : Lucky McKee n’est donc pas mort, et il a la rage, le bougre !

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