© Sony Pictures Releasing France
Dans les annĂ©es 60, Philippe Petit se dĂ©couvre une passion pour le funambulisme. Il sâexerce entre deux arbres, jusquâau jour oĂč il dĂ©couvre dans un magazine, la rĂ©alisation prochaine Ă New York des deux plus grandes tours alors jamais construites : les Twin Towers. Il dĂ©cide ainsi de rĂ©aliser le « coup » du siĂšcle : rejoindre les deux Ă©difices en marchant sur un filâŠ
Ă lâheure oĂč toute la webosphere cĂ©lĂšbre le retour vers le futur de Marty McFly, Robert Zemeckis lui, revient sur la toile avec une histoire qui ne tient quâĂ un fil. Un scĂ©nario en acier vĂ©cut il y a 40 ans par Philippe Petit, ce funambule autodidacte qui rĂ©alisa lâimpensable : se promener tranquillement dâune tour Ă sa jumelle, 110 Ă©tages au-dessus de Manhattan. DĂ©jĂ magnifiquement portĂ©e Ă lâĂ©cran en tant que documentaire par James Marsh en 2008 ("Le funambule"), cette histoire insensĂ©e ressurgit Ă prĂ©sent sous la forme dâun biopic naĂŻvement fantaisiste mais aux frissons garantis.Â
PerchĂ© en haut d'une statue de la libertĂ© en carton pĂąte, notre hĂ©ros commence son rĂ©cit. Son petit accent français dĂ©clame une enfance incomprise, une passion dĂ©vorante et un besoin irrĂ©pressible de marquer l'histoire. Ce fabuleux destin de Philippe Petit peut dĂ©concerter dans sa premiĂšre partie tant il oscille entre clichĂ© dâun « faux français » Ă Paris et une rĂ©elle poĂ©sie narrative so frenchy qui plaĂźt tant outre-Atlantique. Zemeckis installe ainsi son personnage en forçant le trait sur son cĂŽtĂ© saltimbanque : chevelure de pantin, lentilles bleues perçantes et dĂ©cors acidulĂ©s, pour lâamener progressivement aux pieds des Twin Towers, thĂ©Ăątre dĂ©mesurĂ© de son incroyable exploit.
Le film prend alors un tout autre relief et dĂ©laisse la gentille caricature pour laisser la part belle aux sensations. Avec tout le gĂ©nie quâon lui connaĂźt, Zemeckis fait progressivement monter notre taux dâadrĂ©naline en faisant virevolter son personnage, autant dĂ©terminĂ© que surexcitĂ©, au sommet majestueux dâune tour inachevĂ©e, aux poutrelles instables et aux rambardes de sĂ©curitĂ© quasi inexistantes. Pour les terrifiĂ©s du vide absolu dont je fais partie, lâexpĂ©rience devient trĂšs vite une vĂ©ritable Ă©preuve physique aussi sadique que jouissive. On se crispe, se recroqueville, les muscles ankylosĂ©s de vouloir se raccrocher Ă tout prix Ă la sĂ©curitĂ© de son fauteuil. Puis vient cette scĂšne ultime, superbe et magnifique, qui vous laisse dĂ©finitivement KO, les jambes chancelantes et le souffle coupĂ©.
Ce plaisir extrĂȘme, amplifiĂ© par une 3D parfaitement dosĂ©e, fait trĂšs vite oublier les quelques faiblesses du dĂ©but. On ressort du cinĂ©ma lessivĂ© mais ravi par cette magie que peu de films arrivent Ă susciter, celle de vous transporter aux limites de vous-mĂȘme. Une expĂ©rience unique Ă ne surtout pas manquer lors de sa sortie en salles, tant la vivre sur petit Ă©cran serait du gĂąchis.
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