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Décembre 2001, l’Argentine s’effondre dans une effrayante crise économique éclair. Petit à petit, des mouvements ouvriers tentent de redresser le pays à leur manière en occupant et en prenant le contrôle de leurs usines. Un documentaire qui suit des exemples de cette alternative économique...
Ca pourrait sentir le Michael Moore provocateur et revendicateur mais Lewis et Klein l’affirment dès la première partie du film : ce film est justement une réponse aux critiques de ceux qui leur reprochent de ne pas proposer de solution dans leurs démarches de dénonciation du système capitaliste. Contrairement au Fahrenheit 911 qui ne semblait n’être que de "belles paroles", ce film propose donc aux spectateurs un exemple concret d’alternative au système. Evidemment ce système a aussi ses inconvénients mais le duo canadien est honnête : non, ce n’est pas une solution miracle ! Mais elle a au moins le mérite d’être envisageable et elle semble avoir pu contribuer au redressement difficile et long (et toujours en cours !) d’un pays ruiné par les effets pervers de la mondialisation capitaliste.
Pour se faire, les documentaristes ont appliqué des techniques d’observation directe mais aussi d’implication positive, dans la plus pure tradition du travail d’enquête. La caméra suit, aide et aime ces courageux Argentins qui se sont trouvés confrontés à la désastreuse crise. Ce regard extérieur induit par la nationalité canadienne des réalisateurs-scénaristes fait penser au récent « Voyage en mémoires indiennes » dont il partage aussi une structure formelle assez identique : le film privilégie un rythme qui ne suit pas strictement la chronologie tout en trouvant cet équilibre nécessaire à la compréhension, entrecoupant ça et là la narration de séquences musicales (Gotan Project entre autres) qui aident au dynamisme global du film tout en évacuant l’ennui toujours envisageable dans ces observations de réalités plus ou moins répétitives.
Il en résulte un documentaire très instructif et humaniste, émouvant et révoltant, optimiste et pessimiste à la fois, avec le recul nécessaire pour informer, et le ton nécessaire pour prendre parti malgré tout, de quoi repérer les limites de l’objectivité (toujours impossible) mais aussi ne pas tomber dans le danger propagandiste. Presque un exemple d’équilibre journalistique !
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