Laura, une jeune fille, part avec son père pour défricher une maison abandonnée en forêt. Dès la tombée de la nuit, des bruits inquiétants retentissent...
Un pitch qui tient sur un ticket de cinéma, on a l’habitude d’en voir des dizaines chaque année, et ce souvent accompagnés de budgets de plusieurs centaines de millions de dollars. Tout est donc possible pour Gustavo Hernandez avec ces quelques lignes minimalistes mais pour le moins efficaces. Comme on peut s’en rendre compte assez souvent, ce n’est pas parce que c’est du déjà vu, que c’est forcement mauvais, si le réalisateur parvient à donner une originalité et une âme au projet de par ses mouvements de caméras et sa direction d’acteur.
Défi assez intéressant pour ce film à très petit budget, que de filmer l’intégralité du métrage avec un appareil photo et le tout en un seul plan séquence (avec les habituels coupes dans le dos des acteurs, sur une porte, un recoin sombre…). Le résultat à l’écran est pour le moins satisfaisant que ce soit au niveau de la définition apportée ou bien du cadrage (même si on peut lui reprocher un peu trop souvent de filmer son héroïne de dos, comme si elle était vue depuis un 3ème personne dans un jeu vidéo). Avec le visage apeuré de l’héroïne, la liste des éléments à sauver s’arrête ici.
Il faudra quand même que l’on arrête à un moment de cautionner ce genre de non-sens cinématographique. Le film est dénué de toute logique narrative et se perd dans les rebondissements plus que douteux et ridicules, une pseudo origine « tirée d’une histoire vraie » dont on se passerait bien tellement elle fait rire et une absence totale de mise en scène dans la gestion de l’espace (alors que le film se passe dans UNE maison, c’est quand même pas beaucoup demander !). On passera également sur quelques plans qui tirent à peine le spectateur de l’ennui grâce à des procédés plus qu’usés.
L’excuse du petit budget ne tient pas, ne tient plus, bon nombre de cinéastes ayant réussi à emballer des bobines suffisamment efficaces avec peu de moyens (même si le contexte et l’origine est différente, on peut penser au premier « Saw », ou au « Projet Blair Witch »). Je veux bien admettre que chacun puisse et doive avoir sa chance, mais au même titre que « Paranormal Activity », « La casa muda » a plus sa place sur YouTube que sur un écran de cinéma, ne serait-ce que pour éviter au réalisateur venu présenter son film et annonçant avant la séance « présenter mon film à Cannes est une chose, mais mon vrai succès sera de vous faire peur » d’être confronté à des fous rires pendant la projection. Il y avait certes de l’idée. Mais juste ça.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais