© Paramount Pictures France
Royaume-Uni. Dans la prestigieuse Université d’Oxford, le club le plus prestigieux se nomme le Riot Club. Composé de dix membres, ce cercle secret haut de gamme et très fermé représente l’élite du pays. Deux jeunes étudiants de première année, Miles et Alistair, vont y être recrutés et découvrir les excès jusqu’au-boutistes de ce club…
Après « Un jour » (2011) et « Une éducation » (2008), Lone Scherfig nous entraîne encore une fois dans un univers particulier, celui d’un monde loin du nôtre, dont les codes ne nous sommes pas familiers. Pourtant, si « Une éducation » méritait son petit succès, son quatrième long-métrage, « Un jour » était décevant. Avec « The Riot Club », adapté d’une pièce de théâtre triomphante (Posh écrite par Laura Wade), la réussite devait logiquement être au rendez-vous.
Pourtant, il n’en est rien. Le film tourne autour d’une séquence clé dans laquelle les membres du club organisent un dîner qui va dégénérer menant à une fin tragique. Alcool, call-girl, cocaïne, les jeunes se laissent totalement aller à une beuverie « haut de gamme ». Peu importe le gâchis, la pagaille, le tapage, ils se croient tout permis puisqu’ils peuvent réparer les pots cassés avec leur argent. Sans aucune limite, le film montre la démesure à outrance et l’extrémisme du luxe.
Au delà des débordements de fils à papa, on se retrouve au cœur d’un cercle d’immatures qui imaginent que tout s’achète. Et ce sont eux, ces membres « secrets » qui sont sensés gouverner le pays dans quelques années. Il résulte de cet engrenage démesuré, et c'est là peut-être la seule qualité de l'aspect frontal du film, en conséquence un côté effrayant. D’autant plus que le film montre fort justement que tout cela ne sera qu'un éternel recommencement, puisque finalement les « riches » s’en sortent toujours, le plus navrant étant que les personnages semblent ici prêts à remettre le couvert.
Et le scénario de poser ainsi certaines questions pertinentes. Car dans le fond, qu’est-ce qui est plus important que le sentiment d’appartenir à une communauté ? Que de se sentir adhérent à part entière d’un groupe telle une famille ? Au delà, il interroge sur le fait que la difficulté de réussir dans cette Université prestigieuse peut excuser un tel comportement ? En effet, chacun a déjà vu ou entendu parler de tels agissements (soirées de bizutage) en France en Faculté de médecine ou bien en école de commerce. Finalement Oxford et le Riot Club en particulier ne serait que le miroir de notre société.
« The Riot Club » a donc au final pour point positif de nous faire entrer dans un monde inconnu, apparemment attrayant. Et finalement, observer de l’extérieur cet univers se détériorer a quelque chose de jubilatoire. En fin de compte, dès le départ on imagine la débauche et surtout la chute de l’élite. Cela suffit amplement d'être spectateur de cette richesse sans entrer dans leur assemblée.
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