La ville mirage

« The red awn » est un joli film sur la campagne moderne chinoise, et les retrouvailles difficiles entre un père d'apparente bonne volonté et son fils, qui ne veut rien entendre des excuses du premier. L'affrontement entre les deux acteurs est assez intense, souvent silencieux et va jusqu'à des tentatives de meurtre, ou des actes de sabotages ayant au final des conséquences bien plus graves que d'attirer l'attention. Derrière le drame humain, la précarité est là, alors que la beauté des paysages et la chaleur ambiante de l'été la feraient presque oublier.

Histoire d'incompréhension, de jeunesse rigide, de pardon impossible, le film se focalise principalement sur la période des moissons, nous permettant de découvrir les dernière bribes d'entraide qui existent encore, les paysans locaux ayant besoin de louer des moissonneurs et leurs machines. Dans ses quelques scènes finales, sur fond de désertification des campagnes, d'explosion des familles, le scénario pointe avec scepticisme le mirage que constitue la ville. Passéiste ? Non, fataliste, humain et drôlement pathétique.