© Paramount Pictures France
Peter Devereaux, un agent de la CIA, exécute une mission, avec son jeune coéquipier Mason, mais en voulant protéger un diplomate, un enfant est tué dans une fusillade. Devereaux se retire en Suisse et monte une petite affaire sur les rives du lac Léman. Cinq ans plus tard, il est recontacté par Hanley, son ancien chef, qui lui propose de reprendre du service pour tirer d’affaire Natalia, avec qui il a eu une étroite relation…
C’est ce qu’on se dit à la vision de ce nouveau film d’espionnage américain tant le passé transpire dans ce long métrage qui n’a de moderne que l’utilisation des drones que l’on voit au début de l’histoire. Globalement ce n’est que du recyclage de "Die Hard", "Taken", "James Bond" et autres "Jason Bourne", soit une histoire qu’on a l’impression d’avoir déjà vue cent fois et 99 fois mieux traitée ailleurs que dans ce "November man" désuet.
C’est ainsi que le scénario de Michael Finch ("Predators") et Karl Gajdusekde ("Effraction"), adaptation du livre de Bill Granger There are no spies, accumule les grosses ficelles, ou plutôt les cordes devrait-on dire. On y parle d’un agent tombé dans un piège et qui devient la cible de son organisation à cause d’un chef corrompu qui ordonne des éliminations à tout va pour supprimer des témoins encombrants. Des scènes qui se succèdent, entrecoupées d’agents parqués dans une salle sombre – ces lieux qu’on ne sait jamais situer - remplie d’ordinateurs et d’écrans aux murs qui diffusent la photo du suspect numéro un.
Pour toucher toutes les générations et attirer un max de public, l’ex agent est campé par un ancien James Bond aujourd’hui passé de mode (le fatigué Pierce Brosnan, dont c’est le grand retour dans un film d’action depuis son dernier 007 "Meurs un autre jour" [2002] – oui ça date !), le jeune protégé de Brosnan est interprété par un athlétique mais fade Luke Bracey ("GI Joe : conspiration") tandis que la caution femme canon aux jambes démesurément longues revient à (tiens donc) une ex James Bond girl, Olga Kurylenko, très remarquée dans "Quantum of Solace".
Les personnages sont tantôt ridicules tantôt risibles (comme les situations qui s’enchaînent), tant ils portent en eux les clichés du genre : le jeune loup qui doit prouver qu’il n’a plus rien à apprendre de son aîné et la jeune femme qui fait une confiance aveugle à un parfait inconnu. Les Américains sont-ils vraiment friands de ces resucées de Guerre froide face au bloc communiste ? Il faut le croire… L’actuel président Poutine n’y est certainement pas pour rien, son image de dominateur indépendant qui ne fait rien comme les occidentaux aidant ! Il est juste dommage de se contenter de représenter les pays de l’est (la Serbie ici) à travers les habituels crimes de guerre et les réseaux de prostitution ou les boîtes de nuit avec des filles dévêtues…
Quant à la réalisation de Roger Donaldson, elle est aussi inspirée que le scénario… C’est dire ! Le plus agaçant restant l’utilisation de sa caméra faussement nerveuse qui zoome et dézoome rapidement pendant les scènes censées être haletantes… Sauf que le réalisateur du "Pic de Dante" n’a plus fait aucun bon thriller depuis "Sens Unique" avec Kevin Costner… en 1987 ! Et ce n’est pas en copiant-collant les idées des autres et la musique type des films d’espionnage que le résultat s’en trouve meilleur. Bien au contraire. On oubliera donc aussitôt ce film la séance terminée…
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