© Diaphana Films
Au lendemain de la privatisation du rail britannique, les sociétés d'exploitation des lignes se succèdent et les cheminots changent peu à peu de comportement...
Inlassablement, Ken Loach creuse son sillon de cinéaste militant. Examinant une fois de plus le milieu ouvrier, il dresse le portrait de la caste de cheminots, dilapidée par la privatisation. D'une entraide cordiale, à un individualisme forcené, il dépeint la déchéance d'un système, où l'on passe du travail ensemble au travail " contre ".
Peu à peu, sous les yeux du spectateur, pourtant amusé des blagues usuelles des ouvriers, ou de la complainte des éternels râleurs, il se dévoile un nouveau monde, où tout est permis, où la rentabilité excuse toutes les bassesses, jusqu'à la scène finale, édifiante de froideur et de non-dit.
Tranchant et méticuleux, Loach juge sans un mot la dérive d'un système, dans lequel plus personne n'y gagne : ni les cheminots, mieux payés mais sans sécurité-sociale, congés ou sécurité tout court, ni les clients, sans ponctualité, information ou service de qualité. Sans atteindre l'émotion d'un " Land and freedom ", Ken Loach signe une fois de plus une œuvre juste et lucide.
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