La mousse est une plante qui n’a pas besoin d’attention particulière. Elle s’épanouit dans le noir et l’humidité et peut survivre avec juste un peu d’eau et de soleil. Les policiers corrompus, les prostitués sans papiers, les assassins, les membres des triades sont comme cette plante. Leurs histoires commencent ou bien s’achèvent à Shamshuipo, une ville gangrénée par le crime depuis toujours...
Alors qu’il rentre offrir une émeraude à sa mère (Mme Chong), le fils d’une chef de gang décide de faire une halte chez les prostituées et égare l’objet. S’en prenant à celle qui lui donne du plaisir, il finit par se faire assommer et termine, moribond, dans une poubelle. Sans nouvelles, sa mère lance alors une vendetta contre son pire ennemi, un autre chef de gang, M. Tong. « The moss » installe ainsi son récit, histoire de quelques personnes prises entre les feux des deux gangs, servant parfois malgré eux certains intérêts: un flic pourri, une pute, sa petite soeur - fine cuisinière - et un mendiant.
La mise en scène, toujours en mouvement, alterne avec fluidité entre les scènes de règlement de compte et les rouages du quotidien, instillant quelques beaux moments intimes dans un monde de brutes, plutôt sombre. Du coup, cette histoire, mise gentillement en parallèle avec un conte légendaire joué par des marionnettes de papier, prend insidieusement une dimension émouvante, ce qui était plutôt inattendu. Même si ses personnages sont caricaturaux, on s'amuse de leurs déboires, et l'on regrettera juste que le réalisateur en fasse un peu trop sur la fin.
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