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Trevor travaille en usine, sur des machines outils. Sa vie est réglée comme du papier à musique. Chaque jour, il prend le café à l’aéroport, et discute avec la serveuse. Chaque jour, il va voir une prostituée, avec qui il entretient une relation intime. Oui, mais Trevor n’a pas dormi depuis plus d’un an, et son poids ne cesse de diminuer...
Autant le dire tout de suite, The Machinist est un film d’ambiance à secret. Ni réellement film d’horreur, bien que les premières scènes s’avèrent difficilement supportable, ni réellement film fantastique, puisque l’explication finale nous replonge violemment dans la réalité, The Machinist est une sorte de thriller intimiste, inquiétant, dont l’ambiance pesante ne serait rien sans l’interprétation et la transformation physique de Christian Bale. L’acteur, au physique charismatique, est paradoxalement effrayant, dès les premières scènes, inspirant à la fois pitié et répulsion. Ayant perdu près de 30 kilos pour jouer le rôle (qu’il a regagnés depuis, à en voir sa musculature dans Batman Begins), a les os saillants, le bassin déformé par la maigreur, le visage creusé par la fatigue.
Une véritable performance pour cet acteur britannique, qui confirme son attrait pour l’étrange, après avoir joué les jeunes torturés dans « All the little Animals », les reporters gays dans « Velvet Goldmine », et les tueurs névrosés dans « American Psycho ». Du côté scénario, savamment dosé en paranoïa et en mystères divers, comme les post-it sur le frigo, avec le jeu du pendu, ou le collègue de travail que personne ne semble connaître, torture le personnage comme le spectateur, qui s’enfoncent tous deux dans cet univers grisâtre et nauséabond. Un film dont on ne ressort pas indemne, et qui est bizarrement absent de la sélection de Gérardmer.
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