© Black Light District
Behrouz voulait mener une vie paisible d’agent immobilier. Mais c’était sans compter sur ses anciennes fréquentations. Après une partie de poker, un gangster va l’obliger à effectuer une « mission » pour lui, l'obligeant à remettre malheureusement les pieds dans une spirale sanguinaire…
La clôture blanche d’un jardin. Une contre-plongée. Nous ne sommes pas dans "Blue Velvet" même si l’ombre de David Lynch planera sur tout le film, mais bien dans "The Loner", thriller profondément noir. Car à l’image de ce plan, tout le métrage va s’attacher à ébranler le mythe américain. Alors qu’Hollywood aime capturer le faste de Los Angeles, ses maisons luxueuses et sa jeunesse dorée, Daniel Grove va balader sa caméra dans les rues malfamées, dans les tréfonds dangereux d’une cité où les âmes perdues se retrouvent dans des clubs peu accueillants. Pourtant, Behrouz voulait quitter ce milieu. Reconverti en agent immobilier, cet ancien enfant soldat durant le conflit Iran-Irak des années 80 avait tourné le dos à la pègre locale. Mais il est difficile de se faire oublier de ses anciennes fréquentations, et suite à une partie de poker, l’homme tombe dans un piège, et se retrouve obligé de liquider un revendeur de drogue pour le compte d’un truand.
« Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir » disait Johnny Hallyday ou Gorge Aber pour ceux qui préfèrent l’originale. Rarement, cet aphorisme aura trouvé une illustration aussi forte que dans cette première réalisation grandement maîtrisée. Mais la vraie force de l’ensemble vient du protagoniste principal. Hanté par son passé de soldat, combattant ses maux à grandes doses d’opium, ce personnage est à l’image du reste : sans concession. Radical et puissant, "The Loner" développe une atmosphère onirique, donnant un cachet inimitable à cette œuvre singulière où les héros n’existent pas (ici, ce sont des prostituées, des gangsters, des soldats). Permettant même à Laura Harring de briller à nouveau (l’un des rôles principaux de Mulholland Drive - comme par hasard), le film aurait même pu être excellent si les « méchants » n’étaient pas si peu développés. Avec sa musique planante, sa lumière stroboscopique, et son faux rythme assumé, le métrage ne manque néanmoins pas d’audace. Si le défi n’est pas complètement réussi, l’audace mérite d’être soulignée.
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