affiche film

© La Belle Company

THE LAST GIRL – CELLE QUI A TOUS LES DONS

(The girl with all the gifts)


un film de Colm McCarthy

avec : Gemma Arterton, Glenn Close, Paddy Considine, Sennia Nanua, Fisayo Akinade, Dominique Tipper, Anamaria Marinca, Anthony Welsh...

En Angleterre, aprĂšs qu'une nuĂ©e de zombies a dĂ©cimĂ© la population, quelques survivants ont trouvĂ© refuge dans une base militaire. Parmi eux, il y a la petite Melanie, une jeune fille pas comme les autres puisqu'elle fait partie d'un petit groupe d'enfants, porteurs sains du virus, que les militaires et quelques mĂ©decins retiennent prisonniers pour essayer de trouver un remĂšde Ă  la contamination. Mais un jour la base est attaquĂ©e par une horde d'infectĂ©s. Melanie parvient Ă  s'enfuir avec son professeur, une biologiste et deux soldats. Ensemble ils vont parcourir une Angleterre dĂ©vastĂ©e pour mettre Ă  l'abri la derniĂšre enfant immunisĂ©e. Celle sur qui repose le destin de l'humanité 


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Photo film

Un héritage lourd à porter

S'il est un film qu'on attendait avec une extrĂȘme impatience lors de cette Ă©dition 2017 du Festival de GĂ©rardmer, c'est bien The Last Girl – Celle qui a tous les dons, qui portait alors encore son titre anglophone "The Girl with All the Gift". Et si les attentes Ă©taient si grandes, c'est parce que le long mĂ©trage de Colm McCarthy est inspirĂ© du jeux-vidĂ©o The Last of Us, succĂšs planĂ©taire produit par le studio amĂ©ricain Naughty Dog en 2013, et rĂ©compensĂ© par plus de 230 prix, ce qui en fait le jeux le plus primĂ© de l'Histoire ! Or, de nombreux fans espĂ©raient une adaptation cinĂ©matographique du jeu. En effet, ce dernier est sans nul doute l'Ɠuvre vidĂ©o-ludique au sein de laquelle cinĂ©ma et jeux-vidĂ©o se mĂȘlent le mieux. A priori nous n'aurons pas de The Last of Us – Le film, mais on pourra se consoler avec The Last Girl, enfin peut-ĂȘtre.

Commençons avec ce qui Ă©tait l'un des gros points forts du jeu : la psychologie complexe et touchante des personnages. Dans The Last Girl, on ressent un soin tout particulier apportĂ© Ă  cet aspect, notamment via les trois personnages principaux que sont Melanie, Helen Justineau – la professeur interprĂ©tĂ© par la ravissante Gemma Arterton – et Eddie Parks, sergent mal embouchĂ© de l'armĂ©e britannique. Tout cela est plutĂŽt rĂ©ussi, mais la relation pĂšre fille qui rendait le tandem Elie/Joel – les personnages du jeu – si poignant a Ă©tĂ© laissĂ©e de cĂŽtĂ© dans ce scĂ©nario. Reste que l'Ă©motion est lĂ  et c'est bien l'essentiel. On peut remercier la jeune Sennia Nanua qui est pour beaucoup dans la rĂ©ussite de cet aspect du film. Une performance qui a d'ailleurs Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par le prix de la meilleure actrice au Festival international du film de Catalogne en 2016.

L'autre gros point fort de The Last of Us est son imagerie. On y dĂ©couvre avec Ă©merveillement un monde post apocalyptique oĂč la nature reprend ses droits, un peu comme ce que l'on peut voir dans l'excellent "Je suis une lĂ©gende" de Francis Lawrence. Et on peut dire que McCarthy a su se hisser Ă  ce niveau en nous offrant un long mĂ©trage trĂšs graphique et bien rythmĂ©. On notera d'ailleurs quelques trĂšs bonnes scĂšnes d'action Ă  l'image de l'attaque de la base militaire. Le cadrage et le jeu sur la profondeur de champ donnent Ă  cette scĂšne le cĂŽtĂ© spectaculaire qui permet de lancer parfaitement la "phase de survie" du film.

En outre, c'est le final qui nous empĂȘchera de mettre au film la note maximale. Un peu alambiquĂ©e, la sĂ©quence de fin nous laisse un goĂ»t amer tant il y avait mieux Ă  faire avec une telle histoire. Le jeu l'a prouvĂ© avec une fin (quasi) parfaite laissant un peu de cĂŽtĂ© l'invasion pour se recentrer sur la relation entre Joel et Elie. Un choix que n'a pas fait l'Ă©quipe de The Last Girl. Mais on pourra aussi parler de la qualitĂ© de la musique, qui fut primĂ©e au Festival de GĂ©rardmer et qui, effectivement, fait partie des Ă©lĂ©ments originaux qui permettent au film de se hisser au niveau du jeu sans avoir Ă  le copier.

Certes, juger le film en le comparant au jeu vidĂ©o original a ses limites, car le premier n'est pas officiellement une adaptation du second. Mas on peut aisĂ©ment parler d'adaptation officieuse tant les deux Ɠuvres sont proches. Dans les deux cas, la cause de l'apocalypse est une invasion de zombies provoquĂ©e par une infection fongique. Dans les deux cas il s'agit de protĂ©ger une jeune fille immunisĂ©e reprĂ©sentant la seule chance de survie de l'humanitĂ©, etc. Etc. Mais la dynamique scĂ©naristique diffĂšre tout de mĂȘme. Et force est de constater que malgrĂ© toute les bonnes intentions qu'il semble y avoir derriĂšre, The Last Girl ne saurait atteindre la note maximal tant le jeu qui l'inspire le dĂ©passe Ă  tous les niveaux. Mais ne boudons tout de mĂȘme pas notre plaisir.

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