affiche film

© Wild Bunch Distribution

THE JANE DOE INDENTITY

(The Autopsy of Jane Doe)


un film de André Øvredal

avec : Emile Hirsh, Brian Cox, Ophelia Lovibond, Olwen Catherine Kelly...

Tommy Tilden et son fils tiennent une morgue familiale. Le père et le fils se retrouvent confrontés à un cas très particulier lorsque le cadavre d'une belle jeune femme arrive un soir sur leur table d'opérations. C'est alors que des événements de nature paranormale commencent à se manifester. Débute alors pour eux une nuit remplie d'horreur. Le seul échappatoire : découvrir le mystérieux secret de cette « Jane Doe »...


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Photo film

Un thriller surnaturel en manque de folie

Au Festival de Gérardmer 2017, l'un des films les plus attendus était le dernier né du réalisateur Norvégien André Øvredal, réalisateur qui avait marqué les festivaliers en 2011 avec son "Troll Hunter", un « found-footage » efficace où l'on suivait une bande de jeunes norvégiens en quête de vérité sur les mythes et légendes qui constituent leur pays. A la vue de ce premier film modeste et fun, on était en droit d'attendre le cinéaste en herbe au tournant avec son prochain long métrage.

"The Autopsy of Jane Doe" est donc la première incursion dans le cinéma américain pour son réalisateur. Il réunit pour l'occasion un tandem d'acteurs qui sera l'un des points forts du film ; le mastodonte Brian Cox ("Zodiac", de D. Fincher 2007) et Emile Hirch ("Into the Wild", "Killer Joe"). Bien que ce dernier n'ait pas que des bons films à son actif ("The darkest hour" en 2011, douleureux souvenir...), la présence de ce duo rassure quand à la qualité de l'interprétation. Nous voilà quelque peu rassurés : André Øvredal a su bien s'entourer pour sa première expérience Outre-Atlantique. Mais à la lecture du synopsis un frisson nous parcoure. Et si le film n'était qu'un navet paresseux et laid de plus à ranger aux côtés d'un "Patrick" (Mark Hartley, 2013) ?

Et justement le film évite l'écueil ridicule qui parsème ce genre de production « médico-horrifique », en ne basculant jamais dans une quelconque surenchère. Chaque effet de mise en scène est là pour ajouter au mode crescendo adopté par cette histoire un peu improbable. Toute la première partie est (bonne idée) apparentée à un huis clos jouant autant sur la relation père-fils un poil conflictuelle que sur les découvertes macabres liées à la jeune femme. Le glauque est de mise durant ces premières 40 minutes du métrage et le cinéaste norvégien donne un côté enquête policière à l'intrigue, ce qui renforce notre intérêt. D'autant plus qu'il ne cède pas à la facilité de briser le huis clos en s'étendant sur des axes narratifs secondaires se déroulant à l'extérieur. Le spectateur n'a même pas le droit à ces bouffées d'airs frais : il devra tenir compagnie aux deux protagonistes tout du long.

Mais cela n'empêche pas le film de passer par certains point dits obligatoires ou tout du moins courants liés au genre : des jump-scares un peu trop gratuits, des zombies à clochettes et un dénouement trop classique. "The Autopsy of Jane Doe" se perd peu à peu à devoir justifier l'identité de la jeune femme et ne prend plus aucun risque à ce moment là. Le final arrive, se déroule sous nos yeux sans que l'on ne soit réellement surpris ou convaincu. Le film a reçu le prix du Jury Jeune en cette édition 2017 du Festival de Gérardmer. Et ce prix résume bien notre avis sur le film ; si vous êtes aguerri à ce genre de production, vous n'y verrez qu'un produit efficace. Mais c'est toujours ça de pris pour un second film : André Øvredal nous n'en avons pas fini avec toi. A très vite, espérons, pour une œuvre plus personnelle.

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