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Suite à une tempête ayant coupé toute électricité, un groupe de cuisiniers travaillant dans un hôpital psychiatrique accueillant de dangereux criminels se retrouve coincé à l'intérieur du bâtiment. En compagnie des détenus désormais en liberté...
Sortie directe en DVD et Blu-ray le 4 juillet 2012
Les producteurs hexagonaux étant toujours aussi frileux à lancer des projets de cinéma d’épouvante, il n’est pas étonnant de voir les cinéastes s’exiler pour tourner leurs films, à l’instar d’un Pascal Laugier parti au Canada y filmer son attendu "The Secret". L’ancien clippeur Alexandre Courtès, déjà réalisateur de quelques segments bien trash du film à sketchs "Les Infidèles", est de ceux-là. Mais il fallait bien une petite délocalisation pour donner à son premier long-métrage un agréable parfum de cinéma américain des années 80.
Car tout dans "The Incident", de sa bande sonore atmosphérique à son Cinémascope magnifique, rend hommage à cette décennie prisée des cinéphiles, et en particulier au grand John Carpenter. Impossible de ne pas penser au cinéma de ce Maître de l’horreur, dans sa construction narrative implacable, privilégiant la montée en tension à l’accumulation de scènes chocs, dans sa mise en scène sans esbroufe cherchant à l’efficacité maximum, dans sa caractérisation exemplaire de personnages auxquels on s’attache immédiatement. Remarqué dans le premier "Hellboy", le sympathique Rupert Evans porte sur ses épaules le suspense incroyablement tendu et vicieux de "The Incident", entouré d’une belle brochette de sales gueules comme on en voit rarement dans le cinéma contemporain, si ce n’est chez Rob Zombie.
Nostalgique, le film de Courtès l’est assurément. Mais la maîtrise formelle du jeune réalisateur permet d’éviter les écueils du film « hommage », notamment dans une seconde partie laissant enfin exploser toute la tension accumulée jusque là. Profondément viscéral, éminemment rock’n’roll, parfois violent mais jamais racoleur, "The Incident" pâtit juste d’une conclusion qui manque de clairvoyance et d’originalité, là où le film entier se savoure comme un jouissif train fantôme. Dommage que le film ne sorte pas en salles dans notre beau pays, tant les frissons et les plaisirs qu’il procure se font rares. Bref, un putain de bon film !
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