© Diaphana distribution
En Espagne, dans une cabine téléphonique, recroquevillé sur lui-même, un jeune homme est récupéré par la police locale. Interrogé sur son identité, le garçon dira se prénommer Nicholas Barclay, du nom d’un jeune américain porté disparu trois ans plus tôt…
Alors que la France a déjà adapté ce fait divers au cinéma avec le film « Le Caméléon » (réalisé par Jean-Paul Salomé, avec Marc-André Grondin et Famke Janssen notamment), le réalisateur américain Bart Layton, dont c’est le premier film, s’empare aussi de cette histoire hallucinante et en tire un documentaire qui n’est pas loin d’avoir la classe d’un vrai polar. Entre interviews des vrais protagonistes et reconstitutions avec des comédiens, « The Imposter » nous plonge dans l’incroyable histoire de Nicholas Barclay, disparu en juin 1994 au Texas et retrouvé trois ans plus tard en Espagne, sous les traits d’un Français, véritable professionnel de l’usurpation d’identité : Frédéric Bourdin.
Le film va suivre pas à pas les faits et méfaits de Bourdin dans la préparation de son diabolique plan, visant à se faire passer pour un jeune américain de 14 ans aux yeux bleus, alors que lui-même en a 23 et qu’il est brun aux yeux foncés ! Le spectateur est ébahi par cette machination qui prend forme et qui se déroule comme Bourdin l’avait prévu. Le jeune Français sait se justifier et connaît toutes les combines pour arriver à ses fins. Mais le spectateur qui découvre cette histoire ne s’attend pas à une révélation aussi surprenante que diabolique : et si Bourdin était tombé dans un piège ? Et s’il s’était fourré dans le pétrin en choisissant cette identité parmi tant d’autres ? Et s’il était tombé sur un os ? Bart Layton, une fois sur le sol américain, nous balade avec une jubilation extrême, sur des pistes criminelles auxquelles la famille Barclay ne peut ou ne veut pas croire. Seul le témoignage du détective privé et sa mise en scène dans le jardin sonne presque faux.
Néanmoins, avec ces images léchées pour les scènes de reconstitution, ce montage intelligent et cette caméra qui capte les émotions de Bourdin et de la famille texane, on oublie vite qu’on est devant un documentaire. Sans s’en rendre compte, on sombre dans un véritable polar qui se joue des codes du genre. Pourtant tout est vrai. Pourtant ce sont bien à de véritables témoignages que l'on assiste… On comprend très bien, finalement, pourquoi Jean-Paul Salomé en a tiré un film de fiction. L’histoire des Barclay & Bourdin est bluffante ! À découvrir d’urgence pour vous qui n’en avez jamais entendu parler.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais