L’ancien militaire devenu policier, Le Saint, est chargé de protéger le témoin d’un procès à haut risque. Ronny et Oliver sont les meilleurs amis du monde et sont chasseurs. Tout ce petit monde va se retrouver au Fort Gobben, par un semi hasard, alors que la ville est victime de nombreuses disparitions...
Sortie en DVD 29 juin 2012.
Autant crever l’abcès tout de suite, « The Hunters » est un mauvais film. C’est même un très mauvais film, indigne de se retrouver sur un grand écran et dont l'exposition aurait du se limiter au streaming sur YouTube ou sur No Life TV. Heureusement pour nous et malheureusement pour son triste auteur, qui a sûrement mis toutes ses tripes dans le film, une sortie en salles n’arrivera probablement jamais.
Le film est truffé d’erreurs sur tous les plans. L’histoire était pourtant sujette à une bonne petite série B d’action, de la même façon que … avec « Proie » film de genre français forestier présenté lui aussi à Gerardmer en 2011. Mais la où le film de Antoine Blossier n’affiche aucune autre prétention que de nous divertir, « The Hunters » est à l’image de son créateur, un aveuglement, une volonté de nous faire croire que nous assistons à un chef d’œuvre, au renouveau de l’actionner français... et nous en sommes très très loin. Oui, Chris Briant, l’homme derrière et devant la caméra de « The Hunters » est aveugle ! Aveugle et incapable de prendre de la distance par rapport à ce qu’il a filmé et surtout qu’il a osé jouer. Si l’on pense tout de suite en voyant « The Hunters » à une bonne vielle bande vidéo de derrière les fagots de vidéo-club (ou à un mauvais épisode d’ « Highlander », au choix) à côté du spectacle affiché par Briant, « Delta Force » équivaut à du Kubrick et Chuck Norris serait un alter ego de DeNiro !
Un film sur des destins croisés, sur des personnages que la vie va rassembler en un même point… à lire le pitch, on croirait voir le dernier Paul Thomas Anderson, mais il n’en est rien. Sous ses soi disantes influences de Ridley Scott et autre James Cameron (mais alors sans le dossier de presse, impossible de remarquer ces influences), le film n’est qu’une histoire de chasseurs décidant de traquer de l’humain pour se sortir de leur vie morne. A moins que ce soit juste celle du nouveau « super héros de la ville », le jeune flic qui n’hésite pas à désobéir à son patron, Le Saint, en donnant rendez vous au témoin qu’il doit protéger dans l’un des pires endroits de la ville. Ajoutez à cela une histoire de séduction de l'ordre de la science fiction tellement elle est improbable, il n'y a déjà pas grand chose à sauver sur le papier et il ne reste plus qu’à espérer qu’une fois en boite, le résultat ait de la gueule. Mais ici aussi, c’est la déception totale, ou plutôt le ratage intégral, car pour qu’il y ait déception il faut déjà qu’il y ait de l’intérêt.
L’interprétation est mauvaise, même de la part de comédiens comme Steven Waddington (« Sleepy Hollow ») ou Dianna Agron (la série « Glee ») qui en l'absence de direction d'acteur sont perdus du début à la fin. La palme revient bien évidemment à Chris Briant qui entre cabotinage et regard de chien battu arrive à faire passer Steven Segal pour un adepte de l’Actor’s Studio. Les deux plus grosses lacunes se trouvent dans une réalisation d'aspect amateur (cadres approximatifs, aucune gestion de l’espace dans un lieu pourtant propice à du grandiose, fusillades ridicules...), ainsi que dans une absence totale d’écriture. Il faut voir le seul élan scénaristique de la part de son auteur (la capture d’un uniforme ennemi) désamorcé dans le plan suivant par la révélation au spectateur d’une trahison, qui dans un film « de qualité » aurait du intervenir à la fin de l’histoire. L’impossibilité de fournir une fin digne de ce nom aux méchants (enfin vu le niveau du film…) apparaît tout aussi ridicule.
Autant de défauts qui ne font pourtant pas de ce « The Hunters » un film détestable, mais juste un navet universel. Car même si le dossier de presse, les pages internet et Facebook de Chris Briant débordent d'une arrogance sans limite (mais cela fait probablement partie de la promo), le bonhomme semble porter un amour fou à son métrage, un amour aveugle et ça, ça se respecte…. et puis, autant le dire, « The Hunters » a le mérite d’être involontairement drôle !
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