A Téhéran, un homme voudrait bien travailler de jour dans l'usine d'assemblage de voitures qui l'emploi. Cela lui permettrait de voir sa femme plus souvent, celle-ci étant obligée de s'occuper de leur fille presque toute seule. Un soir, alors qu'il rentre de la chasse, il ne trouve aucune trace d'elle à la maison. Il se rend alors au commissariat, où on lui indique que sa femme a été tuée par une balle perdue lors d'une fusillade entre police et manifestants...
Présenté en compétition au Festival de Berlin 2010, soit quelques huit mois après les manifestations monstres ayant eu lieu en Iran suite aux élections présidentielles, le sujet de ce film, clairement militant, était toujours fortement d'actualité. Rapidement laissée de côté, l'histoire purement familiale se mue d'abord en une vendetta contre les policiers dans leur ensemble, puis en une chasse à l'homme, le héros s'étant mué en snipper urbain. Cela donne lieu à quelques très beaux plans, comme celui où il dévale les gradins d'une immense gravière (ou décharge), mais ne fait qu'effleurer le sujet de la vengeance personnelle, le scénario préférant se concentrer sur l'aveuglement mécanique de son personnage principal.
Plus contemplative, la deuxième partie du film présente de longues scènes aux beaux milieux des bois, permettant de confronter ce dernier à deux militaires, dont l'un profite de sa position pour passer ses nerfs et l'autre aurait tendance à un début de questionnement vis à vis de l'autorité. Face aux deux visions du pouvoir qu'ils représentent, l'acteur principal fait ainsi preuve d'un stoïcisme impressionnant, puisant au fond de lui une calme rancoeur qui ne laissera de place qu'à deux choix possibles: disparaître ou devenir soit-même "le monstre".Rafi Pitts se met lui même en scène, incarnant du même coup la souffrance d'un peuple face à un état policier, aux mains notamment de prétendus justiciers bien rapides à juger leur monde.
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