affiche film

© Paradis Films

THE GO-GO BOYS

(The Go-Go Boys: The Inside Story of Cannon Films)


un film de Hilla Medalia

Ce documentaire raconte le destin de deux amoureux du cinéma, Menahem Golan et Yoram Globus, deux producteurs israéliens qui réaliseront leur rêve américain en fondant ce qui deviendra la société de production indépendante la plus importante. Mais derrière les paillettes, le film révèle également tous les sacrifices et les difficultés qu’impliquent une telle profession…


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Photo film

Un documentaire émouvant sur deux amoureux du Cinéma

Menahem Golan et Yoram Globus, deux noms inconnus du grand public, et pourtant, dans les années 80 ces deux cousins se sont retrouvés à la tête de l’une des sociétés de production indépendante les plus importantes de la planète : la Cannon Films. Le documentaire nous retrace alors leur épopée, de leurs débuts en Israël à leur apogée à Hollywood jusqu’à la chute de leur empire. Car cette belle histoire de deux cinéphiles israéliens qui rêvent de faire de grands films américains se finit terriblement mal, leur société faisant faillite suite à des choix artistiques hasardeux et à une gestion financière périlleuse. Avec un regard bienveillant, la réalisatrice nous raconte le destin de ces deux jeunes garçons devenus nababs à Hollywood en alternant images d’archives, extraits de films, et interviews dont celles des deux protagonistes.

Et malgré les années passées, les deux compères n’ont rien perdu de leur verve et de leur désir de cinéma, en dépit les sacrifices que nécessitait leur ambition. Aussi cocasse que touchant, ce documentaire nostalgique nous dresse également le portrait des hommes derrières leurs fonctions de producteur, des hommes qui regrettent aujourd’hui d’avoir abandonné leur famille pour leurs fantasmes de cinéma, des hommes qui auraient aimé faire d’autres choix, mais des hommes qui débordent toujours d’autant d’amour pour le Cinéma. Le documentaire se transforme alors en véritable cri d’amour envers le 7ème art, le vent de folie qui régnait dans ce studio devenant terriblement galvanisant.

Passionné et passionnant, « The go-go-boys » ne vaut que pour son fond, sa forme s’effaçant totalement derrière son sujet. Mais avec deux personnalités comme celles de Menahem Golan et Yoram Globus, il était difficile de faire autrement. Si la réalisatrice les regarde peut-être trop amoureusement, il est toutefois bien difficile de ne pas se faire embarquer par ce métrage qui nous plonge dans l’euphorie des années Cannon, en en captant parfaitement l’esprit. Et il est jouissif de voir comment ces deux producteurs ont réussi à créer un business sur leurs rêves d’enfants. Pas question de préparer les projets durant des mois ou de se limiter à un genre particulier, le studio enchaînait près de 40 films par an et a donné ses lettres d’or au nanar.

Ayant découvert Jean-Claude Van Damme, ce sont également eux qui ont lancé la carrière de Chuck Norris et mis à l’honneur les ninjas dans les films d’actions. Stallone demande 5 millions ? Ils lui offrent le double pour jouer dans un film sur le bras de fer. Ne se donnant aucune limite, ils dynamitent ainsi la production hollywoodienne et offrent aux fans de séries B une pléthore de films de castagne en parfaite adéquation avec les idées de Reagan, alors majoritaires. Mais là où les deux cousins rentrent dans la légende, c’est lorsqu’on apprend qu’ils ont également collaboré avec Jean-Luc Godard, John Cassavetes, Barbet Schroeder ou encore Andrei Konchalovsky. Même les meilleurs scénaristes n’auraient pu imaginer un tel parcours et de tels personnages, la réalité capturée par la caméra n’en est que plus réjouissante.

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