© Haut et Court
Les deux membres d'un couple, sur le point d'adopter, dans environ un mois, un chat traumatisé, décide d’agir comme s'il s'agissait de leurs derniers moments de liberté. Comme si tous deux bénéficiaient d'un sursis...
Le second long métrage de Miranda July, plasticienne américaine ayant réalisé le croustillant et bizarroïde "Moi, toi et tous les autres", est une nouvelle curiosité, mariant quelques moments de grâce et d'émotion, à des passages peu passionnants. Parlant du couple, de l'attente, de l'espoir d'une vie qui démarre enfin, de l'abandon, le film se concentre sur deux personnages, chacun ayant environ 35 ans, devenus un couple sans vraiment y faire attention.
Se sentant en sursis, comme un couple qui aurait bientôt un enfant (voire même avant une mort annoncée), l'homme et la femme vont donc logiquement "re-prioriser" leurs existences. Lui, excédé par son travail de dépannage d'ordinateurs à distance, va désormais démarcher pour vendre des arbres contre le réchauffement climatique. Elle, va enfin se lancer dans son projet de danse sur internet. Les réflexions sur le couple, le vieillissement ("on a 35 ans... c'est presque 40", "on est mort"), l'indépendance, l'adultère, sont assez justes et l'on reconnaît le ton légèrement désenchanté de la réalisatrice.
Mais l'une des grandes originalités du film est de proposer des interludes narratifs, contés en voix-off par... le chat, qui compte les jours avant l'adoption. Ces plans, amusants, portent uniquement sur ses deux pattes avant, dont l'une est recouverte d'un gros bandage. Sa voix féminine enrouée, son récit de l'accident, ses espoirs et sa patience, entrent en résonance avec le comportement des deux humains. Et nous amène vers un dénouement surprenant. Au final, les idées de Mirande July, mises bout à bout, forment un patchwork poétique, aussi étrange que charmant.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais