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Dans l’Angleterre du 19e siècle évolue Georgiana, une jeune femme belle, intelligente, et prête à faire plaisir à ses parents en épousant qui leur plaira. Elle est donc promise au duc du Devonshire, et devient duchesse d’un des comtés les plus influents du royaume. Délaissée par un mari trop occupé avec sa maîtresse, elle décide de s’engager dans la vie politique, étant obligée de subir l’arrivée d’une intrus dans son mariage, du fait de son incapacité à donner un héritier à son mari…
Qu’il est plaisant de voir des films en costumes mettant en scène un personnage principal féminin, fort, séduisant et qui ne tient pas sa langue dans sa poche, ceci dans une époque patriarcale. Ce sont souvent des personnages de la littérature anglaise classique de Jane Austen, comme « Emma » l’entremetteuse, ou Elizabeth dans « Orgueil et préjugés ». Sorte de mélange de tous les traits de caractère de celles-ci, Georgiana défend le droit des femmes, sans être féministe, - elle est docile, mais indépendante -, intelligente sans être offensante, - elle aime passionnément mais avec raison.
Les comparaisons faites entre son personnage et Lady Di semblent excessives: malgré certains points communs avec elle, que l’on peut retrouver chez d’autres femmes, elle ne se bat pas becs et ongles pour changer sa position. Sans vouloir dévoiler le dénouement, disons qu’à époque différente, on dispose d'actions différentes. Et soulignons que si Georgiana était une reine de la mode de son époque, il n’en était pas de même pour la princesse d’Angleterre.
Le personnage de Keira Knightley lui colle magnifiquement à la peau, et on l’imagine mal vivre à notre époque ; elle semble tellement à l’aise dans celle-ci, où elle évolue avec grâce et aisance, tant physiquement que verbalement. Malgré quelques scènes où l’on pourrait la confondre avec Nathalie Portman, son homologue américaine ( !), Keira montre encore une fois qu’elle est bien loin des actrices ordinaires, jouant de leur charme pour réussir – à l'image par exemple de Scarlett Johansson. Keira s’impose dans des rôles plus difficiles, plus complexes et classiques, dans lesquels elle semble trouver du plaisir.
Du point de vue réalisation, on se rapproche de ce qu’a fait Joe Wright dans ses 2 précédents films (« Reviens-moi », et « Orgueil et préjugés ») : plans serrés sur les visages, surtout celui de Keira, permettant de contempler la pure beauté de ses traits, la perfection de sa peau…. et également de nombreuses plongées, qui en donneraient presque le tournis, afin d’accentuer le coté désemparé du personnage face à la grandeur des lieux dans lesquels elle évolue et le fait qu’elle n’est rien dans cette histoire aux yeux de son mari, qu’une génitrice.
« The duchess » est donc un beau portrait de femme. Une femme pour laquelle on a de la sympathie, dont on peut admirer le courage, surtout celui d’être restée dans son foyer / ménage à 3, pour sauver l’honneur de son toit et la carrière de son amour.
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