Tonya Neeley vit dans un quartier dangereux où des logements sociaux doivent être prochainement construits. Activiste de son quartier, elle tente par tous les moyens de faire capoter ce projet qu’elle juge néfaste pour les résidents. Pour appuyer sa démarche, elle décide d’aller faire signer sa pétition à l’architecte qui a lui-même conçu le nouveau projet immobilier, Leo Waters, père de famille bourgeois et architecte idéaliste…
Sortie en Blu-ray le 5 décembre 2006
Nous sommes tous des architectes à notre manière. Si nous n’en faisons pas notre métier, nous restons architecte de notre propre vie. Nous « bâtissons » des relations, nous « fondons » un foyer, nous nous « construisons » jour après jour… Sur cette idée, Matt Tauber (réalisateur et scénariste pour ce film, d’après une pièce de David Greig) conçoit une œuvre en deux parties où chaque protagonistes est architecte de son destin voire de celui d’autrui s’il ajoute sa pierre à un autre édifice.
La première partie du film dissèque la vie de cette petite famille bourgeoise alors que le fils aîné (excellent Sebastian Stan) revient vivre chez ses parents après une longue absence. Anthony Lapaglia (« Lantana ») est l’architecte, marié à Isabella Rosselini et père de deux enfants. La mise en place des personnages est assez longue et laborieuse. On ne compte pas moins de six personnages centraux. La deuxième partie du film montre comment au contact d’un autre, un individu se construit.
Le réalisateur choisit de mettre face à face des caractères très différents et des milieux sociaux opposés. Ainsi, le fils va se remettre en question lorsqu’il rencontrera un jeune black homosexuel ; la fille suivra un chauffeur routier qui lui portera l’intérêt qu’elle recherche chez les hommes ; et le père, outre la confrontation avec sa femme, qui fragilise les bases même de son mariage, verra son travail critiqué par une jeune activiste.
Le réalisateur rappelle qu’on se construit quand on est en prise directe avec la réalité. Et que, tout comme il est inutile d’ériger des bâtiments quand on ne prend pas en compte la réalité du terrain, il est impossible d’avancer et de se construire personnellement tant qu’on ne va pas au charbon. Sa vision reste cependant bien pessimiste. On ne sait pas très bien s’il met en cause le manque d’ouverture des gens ou le profond fossé des classes. En tous cas il reste du chemin avant de voir la construction d’un avenir commun entre gens de milieux différents où tous les individus évolueraient main dans la main.
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