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Terri vit dans une petite ville des États-Unis où il est difficile d'être différent. Abandonné par ses parents, il est confié à son oncle James, un homme souffrant qui a bien plus besoin de l’aide du garçon que Terri de la sienne...
Deauville aime bien le cinéma d’Azazel Jacobs. Après avoir présenté son précédent long-métrage « Momma’s man », le festival du film américain a programmé en 2011 son dernier né « Terri ». Ce qu’on peut dire, c’est qu’Azazel Jacobs aime bien les personnages un peu ratés, qui ont des fêlures, des plaies ouvertes et qui vont tenter de les refermer. Après le personnage énervant de son précédent film (à la photo bien sombre et froide), Jacobs tire le portrait d’un jeune plus mature, drôle et sensible (dans un film à la photo lumineuse et chaude). Aux messages certes limpides comme de l’eau de roche – l’acceptation des différences, l’union fait la force et on a tous besoin d’un plus fort que soi – « Terri » est doté d’un scénario qui croque avec délectation l’âge ingrat sans pour autant marcher sur les plates-bandes du cynisme de Todd Solondz, maître en la demeure.
Terri (Jacob Wysocki) est un élève atypique. Il ne vient plus qu’en pyjama au bahut. Résigné, il semble ne plus se faire d’illusions. Ses camarades se moquent constamment de lui, alors autant se laisser aller complètement et venir au bahut dans une tenue confortable ! Dans cette jungle scolaire, il trouvera un allié : le proviseur-adjoint (John C. Reilly) qui voit en lui le jeune étudiant qu’il a été. Sa relation de plus en plus paternelle et sincère avec ce dernier l’amènera à sortir de sa bulle et à tisser des liens avec deux autres éclopés de sa classe : Chad, un élève révolté et anxieux et, Heather, une pin-up sexuellement précoce.
Malheureusement, le film d’Azazel Jacobs pêche par trop d’excès de psychologies sur canapé, de dialogues sur chaise, de discussions sur banc alors que le spectateur attend qu’il se passe enfin quelque chose de vraiment intéressant. L’alcool et les médicaments de l'oncle arriveront bien tard mais réveilleront assurément le spectateur assoupi. Dommage que cette scène qui confronte Terri à la vie et le pousse dans ses retranchements soit bien seule. Si Jacobs a gagné en maturité, force est de constater qu'il n'apporte rien de bien neuf au cinéma. Heureusement que les comédiens sont au top, Jacob Wysocki et John C. Reilly en tête.
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