Une adolescente, qui fait partie d'un groupement de jeunes pour la conservation de la virginité et de la pureté jusqu'au mariage, découvre, horrifiée, que son vagin a des dents, et peut donc, mordre...
Avec un pitch à première vue assez déroutant, 'Teeth' lorgne initialement du côté du film pour ados. Le film se moque gentillement des supporters de la virginité prénuptiale. Il met rapidement le personnage principal face à face avec ses propres pulsions. Et s'il lui fait intelligemment garder son idéalisme au départ, même lors de sa perte de pucelage, il provoque peu à peu sa perte d'innocence, jusqu'au sourire final, signe d'une fatale prise de conscience de son pouvoir sur la gente masculine.
Sur un scénario aussi ahurissant qu'un brin répétitif, alliant quelques scènes gores où des garçons se font emasculer (avec bouts de penis qui trainent par terre...) et un humour noir assez dévastateur, 'Teeth' signe l'heure d'une réjouissante vengeance de la gente féminine sur la goujaterie ambiante. Usant du mythe répendu du Vagiana Dentata, il reste cependant une gentille comédie visant certainement un public aisément choqué.
Visuellement, le film regorge de clins d'oeils. On y voit de manière récurrente l'image des tours de refroidissement de réacteurs nucléaires, en arrière plan de cette gentille banlieue, lieu de vie à priori idéal de l'américain moyen, comme un signe des mutations à venir... Précurseur d'un malheur à venir, le ciel est sombre en permanence, comme orageux, créant une ambiance inquiétante à la limite du fantastique, qu'on aurait aimé retrouver dans le reste du film. Finalement, le film invite peu au malaise, à l'exception d'une scène à la piscine au début, et de celles avec le frère incestueux de la belle carnassière, préférant s'inscrire dans une veine simplement irrévérencieuse, en marge du cinéma 'commercial'.
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