© Bac Films
Les destins d'une star de la scĂšne et de son sosie, un caissier timide et anonyme, se dĂ©roulent en parallĂšle. Jusqu'au jour oĂč le sosie tombe dans un Ă©tat imaginaire, et oĂč sa rĂ©alitĂ©, celle de l'acteur et de ses personnages semblent se mĂȘlerâŠ
Le nouveau film de Takeshi Kitano est une nouvelle fois une mise en abĂźme d'un personnage, mais cette fois-ci en directe relation avec celui qu'il jouait lui-mĂȘme sur les Ă©crans japonais. Avouons quâĂ la fois la dĂ©marche est trĂšs intĂ©ressante, mais que son apprĂ©ciation reste conditionnĂ©e par une bonne connaissance de la filmographie de l'acteur-auteur, sans quoi sa perception peut Ă©voquer une certaine mĂ©galomanie.
Alternant diverses scĂ©nettes, le rĂ©alisateur se permet, Ă travers le personnage de looser, qui lui est cher, de revisiter un long pan de sa carriĂšre, aussi bien scĂ©nique que cinĂ©matographique. Et la magie prend par moment, lorsque le regard est Ă la fois nostalgique, cynique, comme quand il sâessaye Ă de petites critiques de ses rĂ©alisations prĂ©cĂ©dentes, ou quâil se joue de ses oeuvres maintes fois adulĂ©es. Mais pour assurer son propos, il sur-utilise un des traits principaux de sa technique cinĂ©matographique : la lenteur. Et malheureusement par moment, la contemplation fait peu Ă peu place Ă la gĂšne, voire l'ennui. Alors le cĂŽtĂ© mise en abĂźme est progressivement relayĂ© aux oubliettes et remplacĂ© par une schizophrĂ©nie bouillonnante et irritante.
En fin de compte un film lent, Ă la mise en scĂšne est poussive, oĂč les trop rares Ă©clats de folie inondent certaines scĂšnes, mais en aucun cas ne relĂšvent le rĂ©alisateur sur son pied d'estale.
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