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En Albanie, l’enterrement des victimes de Bryan Mills, ex-agent de la CIA qui avait réussi à sauver sa fille des mains de kidnappeurs albanais, se déroule dans la douleur pour les familles. Le père d’un jeune tué par Mills demande « justice » et mort du bourreau ! Ils le localisent à Istanbul en Turquie…
Le premier « Taken » réalisé par Pierre Morel a été un tel succès au cinéma dans le monde qu’il aurait été étonnant que Luc Besson (scénariste et producteur) n’imagine pas une suite pour son héros fou de la gâchette, Bryan Mills, aussi froid et méthodique que sans pitié quand il s’agit de sauver sa fille, kidnappée par de dangereux Albanais. « Taken 2 » remet donc le couvert, tandis que les Mills essaient de se reconstruire après un épisode bien traumatisant ! Mais chassez le naturel et il revient au galop, Bryan Mills retrouve ses réflexes et ses relents xénophobes quand on s’en prend à nouveau à lui et ses proches.
Sauf que le film d’action qui en résulte est sans aucune inventivité, aucun second degré et surtout aucune réflexion : une production Besson qui ne semble être motivée que par l’appât du gain. Un film bourrin au possible qui ne se pose aucune question et qui avance de fusillades en explosions afin d’éliminer un à un les méchants ravisseurs albanais. Olivier Megaton a beau sortir l'artillerie lourde pour les effets pyrotechniques et les hélicoptères pour que sa caméra prenne de la hauteur, il n'en ressort rien que de la banalité, des clichés et pas mal d’incohérences scénaristiques... Imaginez un peu : la fille de Mills, pour se faire localiser par son père, jette une à une des grenades en plein cœur d’Istanbul. Plus tard, alors qu'elle prend seulement des leçons de conduite aux Etats-Unis, elle se met au volant d’une Mercedes et pilote comme Sébastien Loeb dans les ruelles étroites de la capitale turque !
Liam Neeson, lui, fait le strict minimum. Il suffit de le voir exprimer sa surprise quand il apprend, dans les premières minutes du film, que sa fille a un petit copain ! On a immédiatement envie de s'exclamer : Actor’s studio ! Mais surtout, il ne brille pas par sa fougue et sa vivacité. Bryan Mills devient presque un "Droopy de la gâchette", c'est-à-dire une sorte d'agent armé flegmatique qui se trouve derrière toutes les portes qu’on ouvre quand on essaie de lui échapper. Et ce n’est pas le méchant du film qui le fera sortir de son indolence. Rade Serbedzija incarne un pauvre sbire sans aura, sans autorité et surtout sans arme ! Ce qui, à la fin du film, quand il se trouve devant Mills, provoque le rire pour ne pas dire la consternation.
Après « Le Transporteur III » et « Colombiana », Olivier Megaton poursuit dans le film d’action 100 % testostérone de l’écurie Besson. Autrement dit des films calibrés grand public, sans aucun intérêt et où l’histoire est connue dès les premières minutes du film. Liam Neeson a promis que c’était la dernière fois qu’il jouait Bryan Mills. Pourvu qu’il tienne parole !
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