© Films sans Frontières
Dean, paraplégique, dort dans sa voiture et vit au milieu des clochards à Los Angeles. Il ne survit que grâce aux œuvres charitables de l’Eglise, dirigées sur place par le Père Joe. Mais, Dean est aussi DJ, alias Delicious D, autrefois très doué, et il peine à retrouver un travail à cause de son handicap. En touchant par hasard un clochard mal en point, il découvre qu’il possède le don de guérison par imposition des mains…
Mark Ruffalo réalise ici un scénario écrit par son ami, Christopher Thornton (qui joue Dean, le personnage principal), lui-même paraplégique, qui a du renoncer à une carrière d’acteur prometteuse suite à son accident. Il mettra dix ans à faire aboutir le projet. L’intention est louable, mais le résultat peine à convaincre. En effet, "Sympathy for Delicious", nous égare en partant dans tous les sens. Immersion dans Skid Row, le quartier des clochards de Los Angeles puis plongée bruyante dans l’univers glauque du rock des bas-fonds ; à quoi s’ajoute une intervention divine en guise de mise en garde, la tentation de l’appât du gain, de la gloire puis finalement la déchéance… On n’en révélera pas d’avantage, mais la recette est malgré tout un peu indigeste. Sans doute un peu trop riche... L’épisode de la tournée étant le plus difficile à supporter.
Malgré tout, cet imbroglio varie suffisamment pour relancer l’intérêt rapidement sur de nouvelles pistes, en s’apaisant dans la dernière partie du film, la plus fluide ! Et, les acteurs sont plutôt bons, dans des rôles différents de ceux dans lesquels on a l’habitude de les voir. Citons Orlando Bloom, qui interprète The Stain, le leader du groupe de rock, cupide et bien barré ; l’acteur équilibre une fois de plus sa filmographie en sortant des blockbusters. Laura Linney est à savourer jusqu’au dernier sursaut de sourcil quand elle interprète un agent artistique sans aucun scrupule, ni même dignité. On s’accroche malgré tout à la progression psychologique de Dean tout au long du film. Finalement, "Sympathy for Delicious" est à voir pour sa parabole : chacun, même les plus démunis, trouveront le salut par le don de soi, sans rien attendre en retour. On en revient donc au spirituel !
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