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Lilas est la fille d’une artiste très connue et adulée par la profession. Mais la jeune fille ne veut pas suivre le chemin tracé par sa mère et veut poursuivre son propre parcours artistique. Contre l’avis de sa mère, elle part s’installer à New-York pour essayer de percer dans ce monde grâce à ses vidéos expérimentales. Elle découvre alors le milieu atypique de l’art contemporain, les rencontres hautes en couleur parsemant son séjour…
C’est le film de toutes les premières. "Swim Little Fish Swim", premier long-métrage de Ruben Amar et Lola Bessis, marque également le premier passage devant la caméra pour cette dernière. Le couple a décidé de s’inspirer de leur propre vie et d’essayer de capter l’énergie de la ville de New-York qu’ils ont découvert en s’y installant. Lola est Lilas, une jeune fille qui part réaliser son rêve américain, à savoir que ses vidéos expérimentales soient exposées dans une grande galerie. Mais comme si ce n’était pas suffisamment compliqué, la belle doit en plus affronter les critiques de sa mère, grande artiste, qui exige que sa fille retourne à Paris. Persévérante et obstinée, la jeune fille reste de l’autre côté de l’Atlantique, ce qui lui permettra de découvrir des personnages atypiques.
Ode à la création, le film nous plonge dans le milieu arty new-yorkais où l’on cause philosophie et où les ukulélés remplacent les traditionnelles guitares de fins de soirées. Comédie mélancolique et énergique, le métrage dispose d’une fraîcheur de ton qui lui permet de multiplier les pépites humoristiques. Avec sincérité, les réalisateurs parviennent parfaitement à nous plonger dans ce microcosme de l’avant-garde new-yorkaise, tout en se moquant subtilement des excès de ceux qui le composent. Sans appuyer trop lourdement le trait, Ruben Amar et Lola Bessis nous offrent de purs moments de comédie, entrecoupés de passages plus oniriques, notamment à travers les vidéos de la protagoniste principale.
Mais ce premier film doit également beaucoup à sa troupe de comédiens, tous meilleurs les uns que les autres, avec une mention spéciale à Dustin Guy Defa qui fait des merveilles en papa-gâteau succombant à tous les caprices de sa progéniture. L’autre point fort de cette comédie douce-amère est l’incroyable bande-son qui l’accompagne, la musique devenant un personnage à part entière. Bercé par ces sonorités artisanales, faites à l’aide de bouts de bois et de jouets d’enfants, le film clame son amour aux artistes indépendants et chante les louanges de l’anticapitalisme.
Néanmoins, dès lors que "Swim Litte Fish Swim" cherche à s’éloigner de sa thématique artistique, le scénario devient beaucoup plus maladroit, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer les relations familiales. Nonchalant, le film se contente alors de rester dans sa zone de confort, multipliant les répliques caustiques et les séquences musicales. Si celles-ci dénotent une volonté de modernisme, on aurait aimé que les réalisateurs aillent plus loin dans leurs aspirations. S’inscrivant dans la lignée de Julie Delpy, le scénario légèrement trop paresseux finit par faire primer l’agacement sur les rires, à notre plus grand regret…
Toutefois, en jouant parfaitement avec les codes de la romance tout en préservant leur film de tomber dedans, les deux néo-cinéastes nous livrent un premier essai réussi. Hommage aux comédies indépendantes américaines, "Swim Litte Fish Swim" manque juste de ce petit brin de folie qui fait les grandes comédies, comme si les deux auteurs avaient eu peur de s’imprégner de la liberté revendiquée par leurs personnages. Un début prometteur pour ce couple à défaut d’être fracassant.
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